Une fois de plus, les choix vestimentaires des femmes musulmanes font tout un drame en France”, souffle le Washington Post. Mardi 26 février, Decathlon a annoncé la mise sur le marché d’un nouvel habit sportif : un “hijab de running”, pour permettre aux musulmanes pratiquantes de se couvrir les cheveux lorsqu’elles courent. “Apparemment, c’est un scandale pour la France”, titre le quotidien américain.

“Tout comme le maillot de bain ‘burkini’ en 2016, le hijab de running a déclenché un débat national au goût amer”, écrit le correspondant du journal à Paris, James McAuley. Les premières réactions outragées et les insultes contre la marque de sport sont venues des réseaux sociaux, avant de devenir “une affaire d’État, les hauts responsables français prenant une pause dans leur gestion des crises politiques afin de gérer ce vêtement prétendument offensant”, raconte, non sans ironie, le grand journal américain. Face à la polémique, Decathlon a finalement annoncé renoncer à commercialiser le produit en France.

The Washington Post explique à ses lecteurs que “les vêtements que les femmes musulmanes choisissent de porter sont un sujet à polémiques en France, une société officiellement laïque qui interdit tout signe et symbole religieux dans la vie publique – à l’exception, bien sûr, des crèches et des sapins de Noël qui décorent les mairies en hiver.” De même, poursuit le quotidien américain, “toutes les administrations restent fermées pour chaque jour férié catholique”.

Le journaliste fait le parallèle avec les États-Unis, où Nike a diffusé une publicité remarquée lors de la cérémonie des Oscars, dimanche soir. Intitulée “Dream Crazier” (“Rêvez avec plus de folie”), la publicité raconte le parcours hors-norme de plusieurs sportives, le tout narré par la voix de Serena Williams. L’une d’elle se trouve être l’escrimeuse Ibtihaj Muhammad, la première athlète américaine à avoir participé aux Jeux olympiques avec un hijab, en 2016 à Rio. Elle y avait remporté la médaille de bronze par équipe.