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A Limoges, les tout-petits mangeront dans de la porcelaine

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D'ici fin 2019, les crèches municipales du chef-lieu de la Haute-Vienne se verront dotées d'assiettes garanties sans perturbateur endocrinien.
par Aurore Coulaud
publié le 27 février 2019 à 6h57

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Un lapin, une vache, un mouton, un cochon. Ce n'est pas le début remixé de Perrette et le pot au lait mais bien des croquis que pourront s'amuser à observer les tout jeunes Limougeauds au fond de leur nouvelle assiette en porcelaine, garantie sans perturbateur endocrinien (PE). «Il est primordial de lutter contre les PE dès la petite enfance car ils sont responsables, entre autres, de la baisse de la fertilité chez les garçons et d'une puberté précoce chez les petites filles», soulignait en décembre dernier dans le magazine de Limoges son maire Émile-Roger Lombertie (LR), ancien médecin. Un engagement que la ville a contractualisé en signant la charte des «Villes et Territoires sans perturbateurs endocriniens» le 28 septembre dernier et plus largement avec celle «ville santé citoyenne» de 2015.

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«Jusqu'à présent, les petits des crèches municipales mangeaient dans des supports en mélamine achetés par la ville ou offerts par des fournisseurs de produits pour nourrissons et enfants, qu'une expertise a jugés comme mauvais surtout au contact d'aliments très chauds, explique Nadine Rivet, adjointe au maire en charge de la petite enfance. Il fallait un matériau inerte. A Limoges, il paraissait évident de prendre non pas du verre mais de la porcelaine.» Même pour des enfants d'à peine un an et demi ? «La porcelaine se casse mais à condition d'y mettre du sien !»

640 grammes maximum

La crèche-test Joliot-Curie est en cours d'expérimentation. D'ici fin 2019, toutes seront équipées de petits plateaux en porcelaine de quatre compartiments de 640 grammes maximum, le poids d'une assiette de présentation, un brin plus lourds que celles en mélamine. Autre inconvénient : «Ça prend plus de place dans les cuisines et on doit faire beaucoup plus de vaisselles.»

Le projet est le fruit d'un cursus pédagogique entre le lycée des Arts et des Métiers du Mas Jambost et le lycée Raymond-Loewy de La Souterraine, chargés de la création et de la réalisation. «Au départ, on a sollicité les écoles. Une étudiante en design associée à des professionnels nous ont exposé leurs croquis puis le moule et les premiers coulages en porcelaine», détaille l'élue. Sans oublier les entreprises du secteur qui ont notamment fourni le kaolin et opéré la fabrication dont le coût revient à 15 euros TTC. «Le cadeau» d'un mécénat d'entreprises à destination des crèches municipales de la cité d'Augustoritum.

Parallèlement, tous les produits d'entretien des crèches, maternelles et primaires seront à terme éco-labélisés et les cantines scolaires encouragées à faire la part belle au bio. «On avait déjà des produits en circuits courts mais c'est plus compliqué pour les écoles élémentaires car ce ne sont pas les mêmes quantités. On a du mal à se fournir, souligne Nadine Rivet. Par exemple : des carottes râpées pour un repas en cantine scolaire c'est 500 kilos et une tonne si c'est pour le plat principal.»

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