Dick Annegarn : "Je cultive mon jardin nocturne comme un jardin de mélodies et de voyages"

Dick Annegarn - @Loll Willems
Dick Annegarn - @Loll Willems
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Pour sa tournée de concerts, intitulée « l’épopée pop » et son dernier album "12 villes, 12 voyages" chez Musique sauvage, le chanteur nous parle de ses codes musicaux qui ne sont pas ceux du solfège, de dissonances et d'accords tordus, et d'une vérité des villes supérieure à la beauté.

Avec

Il sera également question de son dernier album « 12 villes, 12 chansons » paru chez Musique sauvage, dans lequel le chanteur revisite en version symphonique 12 de ses chansons portant des noms de villes. 

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Pour cet album, il y a une construction d’arrangements, et j’aime bien cette notion de construction, parce que je ne sais pas lire le solfège, mais je sais construire et élaborer, faire une œuvre, j’ai des codes qui ne sont pas ceux du solfège, mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas compréhensible. Pour moi, le solfège ce n’est pas de la musique et, plus qu’à un orchestre, je sais surtout parler à d’autres constructeurs dont Christophe Cravero, mon arrangeur. 

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Je suis loin d’être aussi savant que Stravinski alors du coup j’ose plus. Christophe Cravero m’a complété, a tordu mes accords, qui étaient déjà pas mal tordus au départ. J’aime bien les dissonances, ce qui trouble, je n’invite pas au confort, mais j’invite à venir chercher des chemins harmoniques nouveaux. Je trouve que dans la chanson française on est un peu trop mozartien, trop convenu. Sur ce disque, j’ai essayé de donner des brumes aux villes, des couleurs un peu radioactives. 

Les sociétés occidentales sont des sociétés de solitude et les artistes occidentaux chantent souvent leurs états d’âme, leurs humeurs. Je pense qu’un artiste peut être autre chose qu’une somme autobiographique. Dans « 12 villes, 12 chansons », il y a des villes où je ne suis pas allé, ce n’est pas autobiographique. Mais, stylistiquement, j’ai  pu multiplier mes identités, mon voyage musical, donner des échantillons de ma diversité intérieure. 

On cherche toujours différents effets de voix, le grain, la brisure, c’est une palette de couleur qu’on aime bien maîtriser. Aujourd’hui, je n’ai pas le trac, je me mets très peu en condition, je fais des vocalises le matin pour dégager un peu la voix, mais sinon je ne suis pas un gymnaste de la voix, elle fait partie de mon instrument, et je l’accorde un petit peu quand même. La chanson va bien avec l’âge, et je préfère un vrai portrait de moi qu’un paysage qui ne me ressemble pas.  

Archive

Georges Moustaki, émission « Les greniers de la mémoire », France Musique, 2007

Références musicales 

Dick Annegarn, Lille, extraite de l'album "12 villes, 12 chansons"

Dick Annegarn, Bruxelles, extraite de l'album "12 villes, 12 chansons"

Dick Annegarn, Nogent-sur-Marne, extraite de l'album "12 villes, 12 chansons"

Dick Annegarn, Quelle belle vallée, extraite de l'album "Chansons fleuves"

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