Situé à l’ouest de l’océan Pacifique, le Triangle de Corail est un vaste réseau de récifs coralliens abritant la plus grande biodiversité marine de la planète. Le nom de la région est notamment tiré de l’incroyable quantité de coraux qui s’y trouve. Également appelé «l’Amazone de l’océan», ce vaste écosystème sous-marin s’étend sur les eaux bordant l’Indonésie, la Malaisie, les Philippines, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et les îles Salomon. Il représente non seulement un grand patrimoine mondial, mais également un moyen de subsistance pour des millions de personnes.

 

Une grande biodiversité marine

En termes de quantité, le Triange de Corail abrite 30 % de la totalité des coraux mondiaux. En termes de diversité, il abrite 76 % – plus de six cents espèces recensées – des coraux répertoriés jusqu’à maintenant, ce qui représente la plus haute concentration au monde. Et enfin, en terme de rareté, le site est composé de 15 % d’espèces de coraux endémiques.

La carte du Triangle de Corail / Wikipédia

En ce qui concerne les animaux marins, ce magnifique jardin subaquatique accueille 35 % des poissons récifaux mondiaux, soit 2228 espèces de poissons au total. Et 8 % de ces poissons sont des espèces endémiques. En outre, d’autres créatures marines telles que les hippocampes pygmés, les crevettes et les raies mantas habitent également certaines parties du Triangle de Corail.

LE TRIANGLE DE CORAIL ABRITE 30 % DE LA TOTALITÉ DES RÉCIFS CORALLIENS MONDIAUX

Wikipédia / Nhobgood – Nick Hobgood

Chaque année, de nombreuses espèces marines viennent aussi se reproduire dans cette région. C’est notamment la principale région de reproduction des thons. Mais elle est également fréquentée par des baleines bleues, des cachalots, des dauphins, des marsouins et des dugongs, qui sont actuellement en voie de disparition.

Mais ce n’est pas tout, l’Amazone de l’océan est la seule zone du monde où l’on peut trouver six des sept espèces de tortues marines qui existent au monde, dont la tortue luth ou Dermochelys coriacea que l’on retrouve habituellement aux alentours de l’île de Papouasie et des îles Salomon. Cette dernière est la plus grande des sept espèces de tortues marines, et le quatrième plus grand reptile après trois crocodiliens.

 

Une source de revenus pour les habitants des îles environnantes

D’après un rapport de la Coral Triangle Initiative, plus de 360 millions de personnes vivent aux alentours du Triangle de Corail, dont 100 millions dépendent des récifs pour assurer leur subsistance. Les fruits de mer sont notamment la principale nourriture d’une grande partie de la population et la beauté du site ne cesse d’attirer des touristes du monde entier chaque année.

Les récifs ne sont pas uniquement une source de revenus pour les habitants environnants, mais apportent également certains avantages aux îles sur lesquelles ils vivent. Ils agissent notamment comme des barrières naturelles qui atténuent les effets des typhons, des vagues générées par les tempêtes et même des tsunamis. Selon une étude datant de 2018, les dommages causés par les inondations sur les côtes des îles du Triangle de Corail doubleraient si jamais les récifs coralliens disparaissaient.

 

Un paradis en péril

Malheureusement, le Triangle de Corail est menacé par divers facteurs. Certaines techniques de pêche destructives, comme la pêche au cyanure ou à la dynamite, sont notamment encore pratiquées par les pêcheurs de la région. D’un côté, la dynamite peut détruire plus de 18 mètres carrés de récifs coralliens en une seule explosion. Et d’un autre, le cyanure paralyse les poissons pour qu’ils soient faciles à attraper. Les poissons des récifs sont alors de moins en moins nombreux à cause de la pêche abusive.

40% DES RÉCIFS CORALLIENS ET DES MANGROVES Y ONT DISPARU DEPUIS LES ANNÉES 1970

Wikipédia / Nhobgood Nick Hobgood

En outre, la pollution par les plastiques risque aussi de nuire à cet écosystème sous-marin. Les animaux se retrouvent malades ou peuvent même mourir après avoir consommé des petits morceaux de plastique. Dans certains cas, les plastiques qui polluent les récifs du Triangle de Corail ont même propagé des maladies comme la maladie de la bande blanche.

Mais l’Homme n’est pas le seul à menacer la santé et l’équilibre de cet écosystème, puisque le changement climatique risque également de détruire ce jardin subaquatique. Lorsque la température de l’eau monte, les coraux sont stressés et chassent les algues symbiotiques qui les habitent. Or, les spécimens sont incapables de se nourrir sans ces algues. De plus, le réchauffement climatique affecte également l’habitat naturel des animaux marins et des poissons qui habitent dans les récifs coralliens, de nombreuses espèces sont alors menacées.

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