Crédits : Primate Research Institute

Le barrage de Koukoutamba sera bientôt construit en Guinée, pour apporter « de l’énergie et des fonds à l’un des pays les plus pauvres d’Afrique », explique le Guardian ce 28 février. Mais pour la primatologue Rebecca Kormos, ce projet de construction aura aussi des répercussions sans précédent sur les chimpanzés qui vivent sur ce territoire. Elle estime avec colère que 800 à 1500 primates pourraient être tués à cause du barrage, des suites des inondations ou des conflits territoriaux causés par leur déplacement.

En effet, ce barrage sera établi en plein dans une zone pourtant déclarée protégée depuis la fin de l’année 2017, le parc national du Moyen-Bafing. Espèce considérée par l’Union internationale pour la conservation de la nature comme en danger critique d’extinction, la population de chimpanzés communs occidentaux a diminué de 80 % au cours des vingt dernières années. L’inondation de certaines zones du parc naturel entraînerait non seulement le déplacement de 8 700 personnes, mais mettrait encore plus en péril les populations de primates qui s’y épanouissent.

Le 26 février, à Conakry, le Haut-commissaire de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (organisme inter-étatique regroupant le Sénégal, la Mauritanie, le Mali et la Guinée) et les dirigeants de Sinohydro Corp., ont signé un contrat commercial pour la réalisation de ce projet d’aménagement hydroélectrique.

La société chinoise fait l’objet de critiques similaires en Indonésie, où l’un de ses barrages menace le seul habitat connu d’une espèce d’orangs-outans découverte en avril 2018. « J’espère que Sinohydro reconsidérera son engagement dans un projet susceptible de conduire le chimpanzé occidental à l’extinction », a déclaré Rebecca Kormos au journal anglais, lequel est resté sans réponse de Sinohydro à ce sujet.

Source : The Guardian