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"Pour une hernie discale, normalement, enlever le soutien-gorge, ce n'est pas nécessaire", témoigne Eva

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Les langues continuent de se délier, après la révélation début février des accusations d'agressions sexuelles à l'encontre du médecin inspecteur régional de la police dans le Grand Est. Une policière campe depuis ce jeudi soir devant le siège de sa hiérarchie pour réclamer justice.

Le médecin comparaîtra le 14 mai prochain à Reims (photo d'illustration).
Le médecin comparaîtra le 14 mai prochain à Reims (photo d'illustration). © Maxppp - Christian Beutler

La révélation par France Bleu Lorraine, le 7 février dernier, de la suspension du médecin inspecteur régional de la police dans le Grand Est pour des suspicions d'agressions sexuelles continue de faire des remous. Alors qu'au moins 10 plaintes ont été enregistrées par la justice et que le praticien va comparaître le 14 mai prochain à Reims, c'est un nouveau témoignage qui vient gonfler ce dossier. Celui d'Eva (le prénom a été modifié), qui met en cause également sa hiérarchie. Elle a décidé ce jeudi de passer la nuit devant la préfecture de la zone de défense Est pour obtenir gain de cause.

Pour elle, tout commence en août 2017. La policière, en poste à Colmar, en Alsace, souffre d'une hernie discale, diagnostiquée par un médecin. Elle est alors convoquée pour un contrôle auprès du médecin inspecteur régional. "Quand il m'a reçue, précise la fonctionnaire_,_ il m'a demandé d'enlever mon haut et également mon soutien-gorge. Ce que j'ai trouvé plutôt étrange : pour une hernie discale, normalement, le soutien-gorge ce n'est pas nécessaire."

Une deuxième opération parce qu'elle aurait repris trop vite

Fin 2017, alors que son arrêt maladie court toujours, il est interrompu par le médecin de la police. Sans raison, selon Eva, d'autant qu'elle fait une rechute : "je viens au commissariat et c'est les pompiers qui vont devoir me chercher devant le parking du commissariat. Finalement, on va s'apercevoir que le dos a recédé, récidive de la même hernie discale ! De là, une nouvelle opération et, à nouveau, les contrôles à outrance." C'est en septembre dernier qu'Eva doit reprendre le travail, sauf qu'entre temps elle a dénoncé, en interne, les agissements du médecin.

Provoquant, affirme-t-elle, la colère de sa hiérarchie. "Quand j'ai voulu reprendre mon service au commissariat on m'a clairement fait comprendre que je ne pouvais pas le reprendre et on a bloqué délibérément tous mes accès informatiques. On ne m'a pas permis de reprendre sereinement et on m'a demandé de quitter les lieux. Parce que je dérangeais."

Combien sommes-nous dans le même cas ?

Sa direction lui demande maintenant de rembourser ses salaires de janvier et de février. En raison de son "abandon de poste". Mais Eva veut se battre. Elle a déposé plainte et appelle, surtout, d'autres victimes potentielles à se manifester. "Aujourd'hui je vous parle de mon cas mais combien sommes-nous, dans la zone Est, à être dans ce cas-là ?"

Eva va reprendre le travail, ce lundi. Elle a finalement été mutée dans un autre service. Sollicitée, la préfecture de la zone de défense Est, dont dépend le médecin, n'a pas répondu à nos demandes.

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