Viktor Orban sur la sellette au sein de la droite européenne
Les appels à sanctionner le président hongrois se multiplient au sein du PPE, le groupe parlementaire européen de droite. Son exclusion pourrait être inscrite à l'ordre du jour de la réunion du 20 mars.
Par Gabriel Nédélec
Viktor Orban serait-il allé trop loin ? Le président hongrois est en tout cas sous le feu des critiques d'une partie de la droite européenne. A trois mois des élections, il pourrait même se voir exclure du Parti populaire européen (PPE), dont il est membre.
« Toutes les options sont sur la table. Nous sommes actuellement en train d'en parler au sein du PPE », a déclaré Manfred Weber, chef de file de la formation pour les Européennes, à l'hebdomadaire allemand der Spiegel.
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Selon lui, au moins huit partis au sein du PPE ont manifesté leur intention de lancer le processus de sanction contre Orban, bien que les lettres signées ne soient pas toutes arrivées à ce jour. Il faut au minimum sept partis, issus d'au moins cinq pays différents, pour déclencher la procédure d'exclusion d'un membre du PPE.
Le cas Orban divise
La politique adoptée par Viktor Orban, et son positionnement très anti-migrants, l'ont peu à peu mis en marge de la principale force du Parlement européen, dont les membres seront renouvelés dans trois mois. Au point que, même au sein du PPE, suffisamment de députés européens ont décidé de voter en faveur du déclenchement de l'article 7 à l'encontre de la Hongrie, en septembre dernier.
Cependant, le vote avait mis en avant la forte division de la droite européenne . Mais c'est la dernière campagne de propagande du Fidesz, le parti de Viktor Orban, qui aura fini de convaincre les indécis quant à la nécessité de son exclusion. Dans cette campagne qui fait figurer le président de la Commission, Jean-Claude Juncker - lui aussi membre du PPE -, tout sourire au premier plan, le président hongrois affirme que Bruxelles favorise l'immigration vers l'Union européenne.
Réunion ce vendredi
« Avec ces déclarations et sa campagne d'affichage, Viktor Orban a considérablement nui au PPE. C'est pour cette raison que j'attends de lui qu'il s'excuse et cesse cette action », a expliqué Manfred Weber, membre de la CSU, le parti frère bavarois de la CDU de la chancelière Angela Merkel. « Nous allons très bientôt prendre des actions concrètes », a-t-il promis.
En France, la question reste épineuse. En septembre dernier, le patron de la droite, Laurent Wauquiez, avait apporté son soutien à Viktor Orban.
La date limite tombe ce vendredi pour inscrire cette question à l'ordre du jour de l'Assemblée politique du PPE prévue le 20 mars. Ce n'est qu'alors qu'une exclusion pourra être prononcée.
Gabriel Nedelec