"Nous avons décidé de notifier un contrat pour un démonstrateur de planeur hypersonique. […] D’ici à fin 2021, nous assisterons au premier essai en vol", a annoncé la ministre des Armées Florence Parly lors de ses vœux aux armées le 21 janvier 2019. Baptisé V-max (Véhicule manœuvrant expérimental), le projet a été confié à l’européen Arianegroup. Cet engin autonome et non motorisé, dont la vitesse dépassera les 6000 km/h (la limite inférieure du vol hypersonique) aura pour mission de démontrer sa capacité à atteindre sa cible sans être intercepté par les systèmes de défense antimissiles. Il devrait permettre à la France - classée cinquième puissance militaire mondiale par le portail américain Global Firepower - de rejoindre le club restreint des nations en passe de se doter de cette nouvelle arme (États-Unis, Russie et Chine).
La course aux armements entre le glaive et l'armure
Dans la lutte constante entre la stratégie de l’épée (offensive) et celle de la cuirasse (défense), cette dernière a repris l’avantage ces dernières années. "Les défenses antiaériennes et antimissiles sont de plus en plus efficaces", observe Bertrand Guy, directeur de communication à la Délégation générale de l’armement (DGA). Dans les prochaines décennies, la militarisation de l’espace et les progrès de l’intelligence artificielle vont décupler leurs capacités de repérage et d’interception des missiles balistiques, dont la trajectoire, soumise à la seule gravité, est parfaitement prévisible. Les planeurs hypersoniques pourraient être la parade grâce à leur très grande vitesse - les planeurs russes ou américains atteignant les 25.000 km/h, soit dix fois plus que les avions de combat.
"Nous avons décidé de notifier un contrat pour un démonstrateur de planeur hypersonique. […] D’ici à fin 2021, nous assisterons au premier essai en vol", a annoncé la ministre des Armées Florence Parly lors de ses vœux aux armées le 21 janvier 2019. Baptisé V-max (Véhicule manœuvrant expérimental), le projet a été confié à l’européen Arianegroup. Cet engin autonome et non motorisé, dont la vitesse dépassera les 6000 km/h (la limite inférieure du vol hypersonique) aura pour mission de démontrer sa capacité à atteindre sa cible sans être intercepté par les systèmes de défense antimissiles. Il devrait permettre à la France - classée cinquième puissance militaire mondiale par le portail américain Global Firepower - de rejoindre le club restreint des nations en passe de se doter de cette nouvelle arme (États-Unis, Russie et Chine).
La course aux armements entre le glaive et l'armure
Dans la lutte constante entre la stratégie de l’épée (offensive) et celle de la cuirasse (défense), cette dernière a repris l’avantage ces dernières années. "Les défenses antiaériennes et antimissiles sont de plus en plus efficaces", observe Bertrand Guy, directeur de communication à la Délégation générale de l’armement (DGA). Dans les prochaines décennies, la militarisation de l’espace et les progrès de l’intelligence artificielle vont décupler leurs capacités de repérage et d’interception des missiles balistiques, dont la trajectoire, soumise à la seule gravité, est parfaitement prévisible. Les planeurs hypersoniques pourraient être la parade grâce à leur très grande vitesse - les planeurs russes ou américains atteignant les 25.000 km/h, soit dix fois plus que les avions de combat.
Il pourra éviter les zones de radars d’alerte
L’impulsion initiale est fournie par le moteur-fusée d’un missile balistique. Il transmet son énergie au planeur afin de lui faire gagner les couches supérieures de l’atmosphère, entre 80 et 120 km d’altitude, contre 1200 km pour un missile intercontinental à l’apogée de son vol ce qui le rend beaucoup plus visible par les systèmes antimissiles. À partir de là, le planeur joue de la portance plus ou moins forte des masses d’air selon leur densité pour atteindre son objectif, suivant ainsi une trajectoire imprévisible.
ArianeGroup va devoir maintenant surmonter les défis technologiques posés par le planeur hypersonique : "Il s’agit principalement du guidage et du pilotage pour obtenir une forte manœuvrabilité à grande vitesse et des matériaux nécessaires pour résister à l’échauffement dû aux frottements avec l’atmosphère", précise Bertrand Guy. À terme, la France disposera d’un engin capable de surcroît d’éviter les zones où sont postés les radars d’alerte avancée. "Se doter d’un tel système renforcerait la crédibilité de notre dissuasion nucléaire, dont les quelque 300 têtes nucléaires ont aujourd’hui pour seul vecteur intercontinental des missiles balistiques", conclut Cotentin Brustlein, directeur du centre des études de sécurité à l’Ifri.