“En fait il ne s’est rien passé ici”, constate un diplomate allemand de haut rang en poste à Paris en comparant la situation politique en France avec la crise gouvernementale qui se déroule à Berlin. Oh quand même pas ! Emmanuel Macron, qui était considéré par le monde entier comme la preuve de la capacité de renouvellement des démocraties occidentales en cette époque trumpienne, se trouve depuis cet été en chute libre dans les sondages.

Non que ses ministres se mutinent : ils se retirent sagement quand ils sont d’un autre avis. Pourtant, même sans une crise comme celle de Berlin, Macron est aujourd’hui encore moins aimé des électeurs que la chancelière, qui semble vaciller. Et les conséquences risquent d’être délicates : Macron pourrait rapidement perdre son statut officieux de dirigeant phare de l’Occident, et l’Europe aurait alors encore moins à opposer à Trump.

C’est la faute des Français. Voilà des décennies qu’ils infligent des sondages effroyables à tout nouveau président dans sa deuxième année de mandat. Ils ne sont tout simplement pas du genre à aimer recevoir des ordres d’en haut. D’accord, ils fêtent leurs héros, comme les footballeurs cet été, mais quand on les cherche au quotidien on se heurte à de la résistance, même quelqu’un comme Macron qui a connu une ascension fulgurante.

Insupportables et arrogants

Nul ou presque n’a représenté le caractère français auprès d’un large public, en France comme à l’étranger, aussi justement que René Goscinny, le créateur d’Astérix et du Petit Nicolas. Astérix, c’est ce Gaulois doué d’une vive intelligence et d’un sentiment aigu de la justice et réfractaire à toute autorité. Le Petit Nicolas, c’est la m