ESTONIELes libéraux remportent les législatives, nette percée de l'extrême droite

Estonie: Les libéraux remportent les législatives, nette percée de l'extrême droite

ESTONIELa Réforme, le principal parti libéral estonien, actuellement dans l’opposition, a remporté les législatives de dimanche
Kaja Kallas, leader de La Réforme, le principal parti libéral estonien qui a remporté les élections législatives du 3 mars 2019.
Kaja Kallas, leader de La Réforme, le principal parti libéral estonien qui a remporté les élections législatives du 3 mars 2019.  - Raigo PAJULA / AFP
N.Sa avec AFP

N.Sa avec AFP

La Réforme, le principal parti libéral estonien, actuellement dans l’opposition, a remporté les législatives de dimanche, marquées par une nette percée de l’extrême droite, selon des résultats complets rendus publics par la commission électorale.

La formation d’extrême droite eurosceptique EKRE parvient à presque tripler son score d’il y a quatre ans, surfant sur le mécontentement des zones rurales. Mais son entrée dans une coalition gouvernementale paraît improbable, faute de partenaires.

Des divergences entre les libéraux et le Centre

D’après la commission électorale, la Réforme, conduite par l’ancienne députée européenne Kaja Kallas et créditée de près de 29 % des voix, devrait occuper 34 des 101 sièges que compte le parlement, soit quatre de plus que dans la chambre sortante. Le Centre du Premier ministre sortant Juri Ratas, arrivé deuxième avec 23 %, en aurait 26 (-1) et EKRE 19 (+12), avec 17,8 % des suffrages.

Soulignant que « EKRE n’est pas un choix pour nous », Kaja Kallas a déclaré à la télévision publique ETV que la Réforme « garderait sur la table toutes les options en vue d’une coalition », tout en rappelant que son parti et le Centre « divergent fortement dans trois domaines : la fiscalité, la citoyenneté et l’éducation ».
De son côté, Juri Ratas, interrogé pour savoir s’il pourrait entrer dans une coalition menée par les libéraux, a répondu « bien sûr », sans vouloir en dire davantage.

Une élection dans le calme

Les conservateurs de Pro Patria (Isamaa) devraient avoir 12 députés (-2) et le Parti social-démocrate 10 (-5). Ces deux formations font partie de la coalition sortante. Ils pourraient s’allier avec l’un ou l’autre grand parti. D’après les résultats définitifs, les autres partis ne franchissent pas le seuil d’éligibilité de 5 % des voix.

Un expert du groupe de réflexion Praxis, Tarmo Jüristo, a déclaré aux médias estoniens que la Réforme serait « en position de force lors des pourparlers sur une coalition, que ce soit avec les sociaux-démocrates, les conservateurs de Pro Patria ou le Centre ». Les deux petits partis, a-t-il ajouté, « devront garder à l’esprit la possibilité d’une coalition entre la Réforme et le Centre ». Les électeurs ont voté dans le calme pour ces législatives et la police n’a signalé que quelques incidents mineurs à la fermeture des bureaux de vote.

EKRE, un parti anti-migrants

La progression d’EKRE est conforme à la tendance européenne, observait Lauri, un électeur travaillant dans la publicité : « Il y a de nos jours un tel courant en Europe de l’Ouest, quand on regarde les Pays-Bas, la Grande-Bretagne, peut-être même la France. Je ne soutiens pas ce genre de populisme », a-t-il expliqué à l’AFP.

EKRE promet de réduire l’impôt sur le revenu et les taxes et développe une rhétorique nationaliste anti-migrants. La campagne électorale, plutôt terne, a porté sur des problèmes de tous les jours, tels que les impôts et les salaires, ainsi que sur les tensions autour de l’enseignement en russe pour l’importante minorité russophone et la fracture entre villes et campagnes.

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