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Les Courageuses, l’armée féminine contre le braconnage au Zimbabwe

France 24

Le Zimbabwe est l’un des pays d’Afrique les plus touchés par le braconnage. Pour combattre ce fléau, une brigade inédite, exclusivement féminine, a vu le jour : les Courageuses. Rencontre avec ces femmes, soldates de la nature, qui risquent leur vie pour protéger leur patrimoine.

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Dans la vallée du Zambèze, dans le nord du Zimbabwe, c’est toute une biodiversité qui se retrouve menacée par le braconnage. Les principales victimes de ce trafic illégal sont les éléphants et les rhinocéros, dont l’ivoire et les cornes sont revendus à prix d’or sur les marchés asiatiques.

Depuis un an, un groupe d’une trentaine de rangers a développé une nouvelle façon de lutter contre le braconnage. Leur particularité ? La brigade se compose exclusivement de femmes, alors que ce métier était jusque-là exercé par les hommes. Les Akashinga, "les Courageuses", sont emmenées par Damien Mander, un ancien tireur d'élite de l’armée australienne devenu défenseur de la cause animale. Ces femmes ont suivi le même entraînement militaire que n’importe quel ranger.

Chaque jour, elles travaillent avec les communautés locales, ce qui les rend plus efficaces pour traquer les chasseurs. Et en un an à peine, les Courageuses ont arrêté 70 braconniers. Beaucoup plus que les autres groupes masculins.

Une nouvelle vie

Nyaradzo, Vimbai, Maggie … Ces femmes, que nos reporters ont rencontrées, viennent de milieux déshérités, de villages des alentours affectés par le braconnage. Elles sont mères célibataires, veuves, orphelines… Certaines sont desépouses de braconniers emprisonnés, des femmes battues par leurs compagnons, d’anciennes prostituées ou des victimes de violences sexuelles. Sans ce programme, ces femmes n’auraient aucune source de revenus.

Désormais, grâce au salaire que leur verse l’International Anti PoachingFoundation (IAPF), l’ONG qui finance le projet, elles parviennent à nourrir leur famille et payer une éducation à leurs enfants. De plus, leur salaire est directement réinvesti dans l’économie locale. En cinq mois d’existence, les Akashinga avaient déjà apporté davantage de revenus aux habitants que ce que le braconnage rapportait en un an.

Certaines de ces femmes ont vu leur vie changer radicalement. Lors du tournage, NyaradzoAuxilia, membre des Akashinga et mère célibataire de 26 ans, avait confié qu’elle rêvait un jour d'aller à l’université pour y étudier l’environnement et la protection animale. Depuis, nous avons appris qu’elle a réussi à intégrer l’université de Chinhoyi en janvier 2019. Sans cet emploi au sein de la brigade, elle n’aurait jamais pu financer ses études, ni mener la vie qu’elle souhaite.

Ce reportage a remporté le Prix spécial  Rotarien – France 24 en 2018.

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