Partager
Top News

A Paris, une "réserve virtuelle" pour découvrir la faune sauvage

réagir
À PARIS, UNE "RÉSERVE VIRTUELLE" POUR DÉCOUVRIR LA FAUNE SAUVAGE
Partir à la rencontre de la faune sauvage pendant un safari en Afrique, une croisière en Arctique, une expédition au plus profond de la forêt amazonienne ou sous les mers, le tout sans quitter ou presque son canapé: c'est le voyage insolite auquel le Jardin d'Acclimatation, à Paris, convie depuis quelques jours ses visiteurs. /Photo d'archives/REUTERS/Gonzalo Fuentes
Gonzalo Fuentes

par Tangi Salaün

PARIS (Reuters) - Partir à la rencontre de la faune sauvage pendant un safari en Afrique, une croisière en Arctique, une expédition au plus profond de la forêt amazonienne ou sous les mers, le tout sans quitter ou presque son canapé: c'est le voyage insolite auquel le Jardin d'Acclimatation, à Paris, convie depuis quelques jours ses visiteurs.

Avec sa nouvelle attraction vedette, les films de "The Wild Immersion", combinant prouesses de la réalité virtuelle et des technologies immersives, le groupe de luxe LVMH, concessionnaire majoritaire du parc de loisirs de l'ouest parisien, propose au public de se laisser transporter dans la "première réserve virtuelle au monde".

Le voyage se veut à la fois ludique, grâce notamment aux caméras à 360 degrés qui permettent de plonger au coeur de la vie animale, mais surtout écologique, en proposant un "tour du monde sans empreinte carbone" pour observer au plus près les espèces animales les plus emblématiques sans avoir besoin de les enfermer dans un zoo ou un aquarium.

"L'objectif, c'est de téléporter les gens dans la nature pour les sensibiliser à l'enjeu de la préservation de la biodiversité", souligne Adrien Moisson, le fondateur de "The Wild Immersion".

En 2014, ce vétérinaire de formation a tiré un trait sur une carrière dans la publicité pour se "reconnecter à la nature" et partager avec le grand public sa "prise de conscience de la nécessité de protéger la planète".

Les animaux ne lui en ont pas toujours été reconnaissants, à l'image de cette caméra dévorée par un lion dès le premier jour de tournage (dont les images "posthumes" figurent dans un des films), et une autre écrasée par un éléphant le lendemain. "Je me suis dit qu'on n'allait jamais y arriver", sourit a posteriori Adrien Moisson.

Et pourtant: après plus d'un an de tournage avec 200 espèces aux quatre coins du monde, il présente une première série de six films d'une douzaine de minutes amenant les spectateurs à la rencontre des animaux sauvages, dont beaucoup sont aujourd'hui menacés d'extinction.

AIMER LES ANIMAUX DANS LEUR MILIEU NATUREL

Un voyage souvent spectaculaire, parfois enchanteur, et qui se veut toujours "positif". "Il faut que les gens aiment la nature et les animaux dans leur milieu naturel", insiste Adrien Moisson.

Ce credo, c'est aussi celui de l'ONG environnementale Jane Goodall Institute (JGI), partenaire de "The Wild Immersion" dans ce projet.

"L'enjeu, c'est de sensibiliser les gens à la protection des animaux sauvages mais aussi de leur habitat", explique Galitt Kennan, directrice en France de l'organisation fondée par la célèbre primatologue britannique Jane Goodall, qui se bat depuis cinquante ans pour protéger les chimpanzés en Afrique.

"C'est une démarche éthique, éducative et respectueuse de l'environnement", insiste-t-elle.

A partir du mois d'avril, le JGI organisera des ateliers pédagogiques au Jardin d'Acclimatation, inspirés de son programme éducatif "Roots & Shoots" ("Racines et Pousses"), auquel participent depuis près de 30 ans des milliers de jeunes dans le monde entier.

Cet engagement réjouit Marc-Antoine Jamet, président du Jardin d'Acclimatation et secrétaire général du groupe de luxe LVMH, qui y voit une forme de retour aux sources pour le Jardin, plus de 150 ans après sa création.

L'objectif du parc ouvert en 1860 à l'entrée du Bois de Boulogne était à l'époque d'"acclimater" les espèces exotiques en les présentant dans un cadre "naturel", par opposition aux cages nues dans lesquelles les animaux étaient jusqu'alors présentés au public, par exemple, pour les Parisiens, à la ménagerie du Jardin des Plantes.

FAIRE RIMER ÉCOLOGIE ET ÉCONOMIE

"A l'époque du Second Empire, on pensait qu'un arbre, un peu de sable et un point d'eau suffisaient à reconstituer un milieu naturel", rappelle Marc-Antoine Jamet. "L'acclimatation moderne, aujourd'hui, c'est laisser les animaux dans leur milieu."

"The Wild Immersion" s'inscrit ainsi dans le prolongement des importants travaux de réaménagement menés en 2017 dans le parc, où il n'y a désormais plus d'animaux sauvages enfermés, mais seulement quelques paons et autres volatiles libres de déambuler sur les pelouses.

Le Jardin se targue aussi d'avoir réduit sa production de gaz à effet de serre de 50% et sa consommation d'énergies fossiles de 20%, tout en rendant davantage de terrain à la nature en replantant des milliers d'arbres et arbustes.

"Cette nouvelle attraction répond à une demande de la Mairie de Paris (propriétaire du parc, NDLR), qui nous avait demandé lors de la rénovation d'introduire plus de technologie et plus d'écologie", souligne Marc-Antoine Jamet.

Pour LVMH, qui en est concessionnaire à 80% (les 20% restant allant à la Compagnie des Alpes), l'enjeu est aussi économique, puisqu'avec les films projetés au Palais d'Hiver, végétalisé pour l'occasion, mais aussi d'autres attractions moins "météo-dépendantes", le Jardin a pour objectif d'attirer à terme trois millions de visiteurs par an, soit un million de plus que l'an dernier.

Un tel résultat lui permettrait de monter sur la troisième marche du podium des parcs d'attraction français, pour laquelle il est en concurrence avec le Futuroscope de Poitiers et le Puy du Fou, derrière les inamovibles Disneyland et Parc Astérix, souligne son président.

Et de démontrer ainsi que protection de la planète et développement économique ne sont pas forcément incompatibles.

(Edité par Marc Joanny)

Commenter Commenter

Centre de préférence
de vos alertes infos

Vos préférences ont bien été enregistrées.

Si vous souhaitez modifier vos centres d'intérêt, vous pouvez à tout moment cliquer sur le lien Notifications, présent en pied de toutes les pages du site.

Vous vous êtes inscrit pour recevoir l’actualité en direct, qu’est-ce qui vous intéresse?

Je souhaite TOUT savoir de l’actualité et je veux recevoir chaque alerte

Je souhaite recevoir uniquement les alertes infos parmi les thématiques suivantes :

Entreprise
Politique
Économie
Automobile
Monde
Je ne souhaite plus recevoir de notifications