La première ministre britannique Theresa May était accusée lundi d'« acheter » le soutien des députés à son accord de Brexit, après le lancement d'un fonds de 1,6 milliard de livres (2,81 milliards canadien) destinés à des régions sinistrées.

Le fonds doit permettre de « stimuler l'activité économique » dans les zones qui « n'ont pas partagé les bénéfices de la croissance de la même manière que des régions plus prospères du pays », a précisé le gouvernement.  

« Partout à travers le pays, le vote de la population en faveur du Brexit est l'expression d'un désir de changement », a déclaré Theresa May, en présentant le fonds. « Pendant trop longtemps, la prospérité n'a pas été répartie de manière équitable ».

Plus de la moitié des fonds seront destinés à des circonscriptions du nord et du centre de l'Angleterre, qui ont massivement voté en faveur de la sortie de l'UE lors du référendum de juin 2016.

« Ce fonds montre le désespoir d'un gouvernement qui en est réduit à corrompre les députés pour qu'ils soutiennent » l'accord de Brexit, a dénoncé John McDonnell, ministre des Finances au sein du cabinet fantôme du Parti travailliste, principale formation d'opposition. « Nos villes sont en difficulté à cause d'une décennie de coupes budgétaires ».

Theresa May peine à rassembler une majorité de parlementaires pour ratifier l'accord de divorce conclu avec Bruxelles fin novembre. Le texte a été rejeté massivement par les députés en janvier, et la cheffe du gouvernement a promis d'organiser un nouveau vote d'ici le 12 mars.