Bébés : certains comportements des parents mettraient leur cerveau en “mode” colère

Publié le par Hélène Bour

Les parents ayant une attitude “directive” avec leur bébé pourraient sans le vouloir augmenter la réponse cérébrale du cerveau du bébé à la colère.

Les parents qui sont trop dans le contrôle lorsqu’ils interagissent avec leur bébé pourraient augmenter le risque que le cerveau de leur bébé se mette en “mode” colère. C’est ce qui ressort d’une nouvelle étude publiée dans la revue Plos One et menée auprès de 29 couples mère-enfant.

La science du cerveau montre que le cerveau des bébés est sensible aux différentes tonalités émotionnelles qu'ils entendent dans les voix”, explique Chen Zhao, chercheuse à l'université de Manchester et principale auteure de cette étude neuroscientifique.
Ces tonalités peuvent provoquer différents modèles d'activation dans les zones du cerveau du nourrisson, également impliquées dans le traitement des voix chez les adultes et les enfants plus âgés. Ces tendances révèlent également que les premiers soins apportés aux bébés peuvent influer sur les réponses cérébrales. Ainsi, plus leur mère est intrusive et exigeante, plus la réaction cérébrale de ces enfants de 6 mois est forte”, a détaillé la chercheuse. Avec son équipe, celle-ci a mené sa recherche en deux temps : un temps d’observation du comportement des mères avec leur bébé lors de jeux, et un temps d’observation de la réponse cérébrale des bébés à différents tons de voix, non pas à l’aide de l’IRM (car trop bruyant), mais à l’aide de la spectroscopie à infrarouge, qui mesure le flux sanguin affluant vers certaines zones cérébrales.

Ainsi, selon les observations de l’équipe de recherche, lorsqu’un bébé entend une voix en colère, une région du cerveau impliquée dans le traitement des voix émotionnelles a tendance àrépondre plus fortement chez les enfants de parents pratiquant une éducation plus “directive.

Par “directive”, les chercheurs entendent ici des attitudes et comportements parentaux visant à restreindre ou contrôler la participation du bébé à un jeu ou à une conversation. “Nous pouvons en déduire que les parents qui utilisent habituellement un style directif (par rapport à ceux qui ne le font pas) peuvent aussi, dans la vie de tous les jours, exprimer plus rapidement des émotions vocales négatives (telles la colère ou l’énervement, ndlr) afin de susciter ce qu'ils considèrent comme un comportement" souhaité "de la part de leur bébé”, a précisé Chen Zhao.

L’étude ne rejette cependant pas complètement la parentalité directive, puisqu’elle permet, lorsqu’elle est employée à bon escient, de délimiter un cadre à l’enfant.

Source : Science Daily