PRISONUn détenu radicalisé poignarde deux surveillants près d'Alençon

Attaque «terroriste» à la prison d'Alençon: Un détenu radicalisé poignarde deux surveillants, le parquet antiterroriste saisi

PRISONPour les deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe, près d'Alençon, le pronostic vital n'est pas engagé
Un surveillant pénitentiaire ferme une porte à la prison d' Alençon-Condé-sur-Sarthe le 30 avril 2013.
Un surveillant pénitentiaire ferme une porte à la prison d' Alençon-Condé-sur-Sarthe le 30 avril 2013. - AFP PHOTO CHARLY TRIBALLEAU
V.V.

V.V.

Un détenu radicalisé emprisonné au centre pénitentiaire de Condé-sur-Sarthe (Orne) a poignardé, ce mardi matin à 9h45, deux surveillants, a appris 20 Minutes d’une source syndicale, confirmant une information du Parisien. Le parquet antiterroriste a été saisi.

C’est une « attaque terroriste » pour la ministre de la Justice Nicole Belloubet. Le détenu de droit commun de 27 ans est « toujours retranché avec sa femme » dans l’unité de vie familiale de la prison, a-t-elle précisé lors d’un point presse à la cellule de crise du ministère de la Justice. La garde des Sceaux a diligenté une « inspection » dans cette prison qui est, selon elle, l’un des deux établissements les plus sécurisés du pays.

Retranché avec sa femme

Selon les premiers éléments de l’enquête, cet homme condamné à une peine pour « apologie du terrorisme » était avec son épouse dans une Unité de vie familiale quand les faits se sont produits. Au moment de sortir de cette Unité où certains détenus ont le droit de rencontrer des membres de leurs familles pour une durée allant de 24 à 72h, il aurait poignardé les deux surveillants, l’un au ventre, l’autre au visage, à l’aide d’un couteau. « A l’intérieur de l’Unité, il y a des couteaux pour que les détenus puissent manger », explique notre source.

Selon nos informations, les deux surveillants ont été transportés à l’hôpital d’Alençon. D’après un communiqué du ministère de la Justice, leur pronostic vital n’est pas engagé. Après les faits, l’homme s’est retranché dans l’Unité de vie familiale, où il se trouvait depuis 24h, toujours avec sa femme. « L’Equipe régionale d’intervention et de sécurité (Eris) ainsi que le Raid sont sur place pour le déloger », a confié notre source.

Condamné pour le meurtre d'un homme de 89 ans

Selon le ministère, le détenu, Michaël C., converti à l’islam en 2010, a été « condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour arrestation, enlèvement, séquestration suivi de mort et vol avec arme, et à un an d’emprisonnement pour apologie publique d’acte de terrorisme. » Il était libérable en 2038 et considéré comme « radicalisé en prison ».

Avec un complice, ils avaient été condamnés en décembre 2015 en appel à Nancy pour avoir étouffé un homme de 89 ans, après l’avoir séquestré et « momifié » à son domicile près de Metz en 2012. Originaires de Saint-Avold (Moselle), les deux hommes s’étaient rendus le 17 avril 2012 au domicile de Roger Tarall, 89 ans, à Montigny-lès-Metz, pour le cambrioler. Le corps de la victime, morte par asphyxie, avait été découvert le lendemain.

En novembre 2015, alors qu’il était déjà incarcéré à Mulhouse dans l’attente de son jugement en appel, Michaël C. avait été condamné à un an de prison ferme pour avoir demandé à ses codétenus de « rejouer » l’attaque du Bataclan dans la cour de la maison d’arrêt. « Après Paris, j’aurais continué en province », aurait dit le jeune homme à un codétenu, selon des propos rapportés par les surveillants de la maison d’arrêt.

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