Passer au contenu

Obsèques trop chères : des Dijonnais veulent lancer une coopérative funéraire

Par

Pour proposer des obsèques moins chères, plus respectueuses des familles, et plus écologiques, des Dijonnais veulent monter une coopérative funéraire. Un projet qui s'inspire de ce qui existe déjà au Canada.

Le prix moyen des obsèques en France est de 3350 à 3600€
Le prix moyen des obsèques en France est de 3350 à 3600€ © Maxppp - Vincent Voegtlin

Les obsèques en France coûtent cher : entre 3350 et 3600 euros selon que l'on choisit un enterrement ou une crémation. La Cour des Comptes a d'ailleurs épinglé le marché des pompes funèbres dans son rapport du mois de février. Pour faire baisser les prix et mieux informer les familles, des Dijonnais veulent créer une coopérative funéraire. 

Ce modèle, né au Canada dans les années 1940, a déjà fait des émules en France. La première coopérative funéraire a été lancée à Nantes en 2016. Le principe, c'est que cette société, à but non lucratif, appartient aux salariés, aux familles et aux partenaires. En travaillant avec des fournisseurs locaux, mais surtout en informant au mieux les familles de leurs droits, les coopératives estiment pouvoir faire baisser les prix des obsèques de 30%. 

Florence Bardon, à l'origine du projet, a travaillé comme conseillère funéraire : "c'est un métier qui me plaisait beaucoup, mais _on m'a reproché de passer trop de temps avec les familles__, et je ne supportais plus le côté commercial. C'est vraiment du business, le marché de la mort."_ 

Des options presque imposées aux familles

Ce que dénoncent ceux qui veulent lancer cette coopérative c'est le fait que certaines entreprises de pompes funèbres facturent de nombreuses options, sans même signifier aux familles qu'elles ne sont pas obligatoires. 

Eric Cordier, qui a 30 ans de pompes funèbres derrière lui détaille : _"__les soins de conservation et de présentation_ du corps par exemple, sur une personne qui est au CHU de Dijon. Ils sont facturés autour de 350 euros hors taxes, alors qu'avec les cellules de réfrigération qui existent aujourd'hui, les défunts peuvent être présentés dans de très bonnes conditions, et gratuitement." 

Il raconte aussi les voitures de fleurs qui accompagnent le corbillard, qui ne sont parfois que les véhicules qui ont servi à creuser la terre, alors que les fleurs pourraient être mises avec le cercueil. Florence Bardon renchérit : "les capitons dans le cercueil, c'est pareil, c'est pas obligatoire et pourtant on le met systématiquement dans les devis." 

Dans l'urgence, et alors qu'elles doivent gérer la disparition d'un proche, les familles ne pensent pas à tout vérifier sur le contrat et la facture, et signent souvent des documents qu'elles ne comprennent pas très bien. 

Des funérailles plus écologiques 

Avec ce projet de coopérative, Florence Bardon veut aussi faire changer l'image que les Dijonnais peuvent avoir des obsèques : "on a mis dans la tête des gens qu'il fallait avoir un beau cercueil. Souvent les familles n'osent pas demander le moins cher, elles ont peur de l'image qu'elles vont donner." 

Elle compte aussi développer les funérailles plus écologiques : "il y a les cercueils en carton, qui ne sont pas toujours proposés, mais on peut aussi faire des cercueils en bois non vernis, avec des poignées en corde. On n'est pas non plus obligés de poser un monument en granit, on peut faire _une tombe végétalisée__, et puis on peut éviter les soins, qui sont quand même chimiques",_ énumère-t-elle. 

La coopérative pourrait voir le jour en 2020. En attendant, une association a été créée fin 2018 et commence des cafés funéraires, pour permettre aux Dijonnais de s'exprimer, de parler de la mort et de réfléchir aux obsèques à tête reposée. 

Infos pratiques 

Ma France : Améliorer le logement des Français

Quelles sont vos solutions pour aider les Français à bien se loger ? En partenariat avec Make.org, France Bleu mène une consultation citoyenne à laquelle vous pouvez participer ci-dessous.

undefined