Il n’y a pas que les Etats qui mènent des opérations de désinformation. Depuis plusieurs années, un petit groupe de milliardaires américains, qui financent dans leur pays l’aile droite du Parti républicain, ont aussi soutenu des campagnes de diffusion de fausses informations dans plusieurs pays de l’Union européenne.
Contrairement aux agents de l’Internet Research Agency – l’organisation russe de propagande en ligne –, ces hommes d’affaires ne disposent pas d’équipes nombreuses, ni d’armées de faux comptes sur Twitter ou Facebook. Mais leur argent leur permet de financer de petits groupes d’activistes et des entreprises de communication politique spécialisées, dont l’action est ensuite démultipliée en ligne par l’achat de publicités sur les réseaux sociaux pour diffuser leur message.
Au cœur du dispositif se trouve notamment Robert Mercer, le codirigeant du puissant fonds d’investissement Renaissance Technologies, et sa fille Rebekah, qui ont financé le lancement de Breitbart News, le site conspirationniste fer de lance de l’« alt-right » (« droite alternative », mouvance d’extrême droite) et de la campagne de Donald Trump. Steve Bannon, l’ancien conseiller du président, en était le rédacteur en chef. « Ce sont les Mercer qui ont posé les bases de la révolution Trump, expliquait M. Bannon en 2018 dans un entretien au Washington Post. Si vous regardez qui sont les donateurs politiques de ces quatre dernières années, ce sont eux qui ont eu le plus grand impact. »
Vidéos des « gilets jaunes »
Il vous reste 84.12% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.