Sur Twitter, le président Maduro a accusé les Etats-Unis. «La guerre de l'électricité annoncée et dirigée par l'impérialisme américain contre notre peuple sera mise en échec. Rien ni personne ne pourra vaincre le peuple de Bolivar et de Chavez. Patriotes, unissez-vous!», a écrit Nicolas Maduro.
La guerra eléctrica anunciada y dirigida por el imperialismo estadounidense en contra de nuestro pueblo será derrotada. Nada ni nadie podrá vencer al pueblo de Bolívar y Chávez. ¡Máxima unidad de los patriotas!
— Nicolás Maduro (@NicolasMaduro) 8 mars 2019
Pour sa part, Juan Guaido, l'opposant autoproclamé président par intérim et reconnu par une cinquantaine de pays, a attribué la panne à l'incurie du gouvernement de Nicolas Maduro, qu'il considère comme un «usurpateur». «Plus de six heures sans lumière à Caracas, c'est un record. Chaos, inquiétude, indignation. Cette panne témoigne de l'inefficacité de l'usurpateur. La renaissance du circuit électrique et celle du Pays passent par la fin de l'usurpation», a tweeté Juan Guaido.
11 PM.
— Juan Guaidó (@jguaido) 8 mars 2019
22 estados sin luz.
6 horas #SinLuz, en Caracas es un récord.
Caos, preocupación e indignación.
Este apagón evidencia la ineficiencia del usurpador. La recuperación del sector eléctrico y del país pasa por el cese de la usurpación. pic.twitter.com/cC8PVT3qyg
L'ampleur de la coupure de courant rare
Le courant a été brusquement coupé dans Caracas à 16h50 heure locale (21h50 en Suisse) et la panne durait toujours vers 4h40 (heure en Suisse), affectant tous les quartiers de la capitale et les services comme le métro et les feux de circulation, a constaté l'Agence France-presse (AFP). Les lignes téléphoniques et internet ont été également brusquement interrompues ainsi que la distribution de l'eau dans les immeubles, assurée par des pompes électriques.
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Les coupures de courant sont habituelles au Venezuela, confronté à une grave crise économique, voire chroniques dans l'ouest. Mais elles sont plus rares à Caracas, surtout de cette ampleur.
Hormis les bâtiments alimentés par générateur, la ville, considérée comme l'une des plus dangereuses au monde et régulièrement désertée après la tombée du jour, était totalement plongée dans l'obscurité.
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Selon les habitants de Caracas, obligés pour la plupart de rentrer du travail à pied, provoquant des marées humaines sur les trottoirs, cette panne est l'une des plus importantes subies depuis plusieurs mois.«On est fatigués, épuisés...», a confié à l'AFP Estefania Pacheco, vendeuse dans un quartier du centre et mère de deux enfants, obligée de parcourir à pied 12 km pour regagner son domicile dans l'est de Caracas.
«Une action criminelle» selon le ministre de la communication
Selon les informations de la presse locale, la panne affectait le Venezuela de part en part, avec des coupures signalées dans la moitié des Etats, de Zulia, Tachira, Merida et Lara dans l'ouest à Miranda, Vargas, Aragua et Carabobo au centre-nord, jusque Cojedes (centre), Monagas et Anzoategui (est), ainsi que l'Etat de Bolivar dans le sud.
«Ils ont saboté la centrale (hydroélectrique de) Guri... C'est une guerre de l'électricité menée contre l'Etat. Nous ne le permettrons pas! Nous sommes en train de travailler pour restaurer le service public», a affirmé sur Twitter la Compagnie nationale d'électricité (publique), Corpoelec.
#AHORA Sabotearon la generación en Guri... Esto es parte de la guerra eléctrica contra el Estado. ¡No lo permitiremos! Estamos trabajando para recuperar el servicio. @LMOTTAD @NicolasMaduro @DrodriguezVen @VTVcanal8 @RNVinformativa @ViceVenezuela @mppeevzla @dcabellor @avnve
— INFORMACIÓN MUNDIAL (@mundovisionve) 7 mars 2019
Guri, dans l'Etat de Bolivar, est l'une des principales centrales électriques d'Amérique latine, avec celle d'Itaipu, entre le Brésil et le Paraguay. «C'est un sabotage qui était prévu pour durer plusieurs jours, mais le courant sera rétabli dans les heures qui viennent», a affirmé le ministre de la Communication Jorge Rodriguez.
S'exprimant à la radio, près de quatre heures après le début de la panne, Jorge Rodriguez a dénoncé «une action criminelle». «Et à ces criminels, nous le disons: ils ne vont pas s'en sortir comme ça!», a-t-il lancé. Selon lui, il s'agit «d'un sabotage technique effectué directement sur le site de la centrale».
Depuis un an, le président Maduro a demandé aux forces armées d'activer un plan spécial de sécurité pour protéger les installations électriques, mais les pannes continuent. Les experts accusent le gouvernement socialiste de ne pas avoir investi pour entretenir les infrastructures alors que la crise économique fait rage.