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Qui est Aissa Doumara, la première lauréate du ​Prix Simone Veil ?

par Anais Moine ,
Qui est Aissa Doumara, la première lauréate du ​Prix Simone Veil ?© Axelle TESSANDIER Twitter
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À l’occasion de cette 42ème Journée internationale pour les droits des femmes, Emmanuel Macron a remis ce vendredi 8 mars le Prix Simone Veil de la République française qui récompense "des actions partout dans le monde en faveur des droits des femmes". Pour cette première cérémonie, c’est Aissa Doumara Ngatansou qui a été saluée pour son travail contre les mariages forcés.

Le 5 mars dernier, Marlène Schiappa annonçait devant les députés la création du prix Simone Veil qui "sera remis pour la première fois cette année" dans le cadre de la "diplomatie féministe" de la France "contre les violences sexistes et sexuelles, l'excision, les mariages forcés, pour l'accès à l'éducation des filles et des garçons, pour l'émancipation économique des femmes".
Ce matin, en présence de la famille de Simone Veil, de la secrétaire d’État, du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et de son homologue en charge des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, Emmanuel Macron a ainsi récompensé Aissa Doumara Ngatansou à qui il a remis une somme de 100.000 euros afin de "soutenir concrètement des initiatives mondiales pour les droits des femmes."

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Le président a tenu à rappeler l’importance des luttes menées par Simone Veil en ce jour, "C’est aujourd’hui avec beaucoup de reconnaissance pour le combat qu’elle a porté que je veux ici remettre ce prix" a-t-il ainsi déclaré avant de rappeler que "ce que le combat de Simone Veil et de tant d’autres a au fond d’irréductible, d’intraitable, c’est que c’est un combat pour la dignité. Pour la dignité des femmes, mais aussi pour la dignité des hommes".
Emmanuel Macron a également remercié les membres du jury qui ont examiné 100 propositions avant d’élire Aissa Doumara Ngatansou, militante camerounaise engagée contre les mariages forcés.

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Une ancienne victime de mariage forcé

Âgée de 46 ans, cette mère de trois enfants cofonde en 1996 une antenne de l’Association de lutte contre les violences faites aux femmes dans la ville de Maroua. Elle-même victime de mariage forcé alors qu’elle était adolescente, Aissa Doumara vient depuis lors en aide aux survivantes et lutte contre les mariages précoces, "J’ai perdu ma mère quand j’avais 11 ans, et dès que j’ai eu 15 ans, mon père et sa famille ont décidé de me marier à un homme de leur choix, sans mon consentement. C’est à ce moment-là que j’ai réalisé que je devais faire quelque chose pour moi-même. La discrimination, telle que je l’ai vécue, m’a poussée à devenir l’activiste que je suis aujourd’hui" confiait-elle l’an dernier à l’ONU.
Son association est également venu en aide aux jeunes filles victimes de l’insurrection de Boko Haram à qui elle a d’ailleurs tenu à rendre hommage dans son discours de remerciements.
En effet, les exactions du groupe terroriste sont intrinsèquement liées à son travail, "Le mariage des enfants et le viol des jeunes filles restent des pratiques courantes dans notre société, et l’insurrection de Boko Haram n’a fait qu’aggraver la situation. Elle est la cause de déplacements massifs de populations dans la région, ainsi que de l’augmentation de la pauvreté et du taux d’abandon scolaire chez les jeunes filles. On assiste aussi à une recrudescence des viols et enlèvements de jeunes filles perpétrés par ce groupe terroriste. C’est ce qui a poussé de nombreux parents à marier leurs filles à un plus jeune âge", n'hésite pas à déclarer cette femme courageuse grâce à qui de nombreux enfants ont pu être sauvées.
Toutes nos félicitations cette grande dame qui mérite amplement ce prix pour le travail qu'elle a mené, envers et contre tous, ces vingt dernières années.

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Parce que les femmes ont le droit de faire ce qu'elles veulent :

Vidéo par Laetitia Azi

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Anais Moine
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