AFFAIRE BENALLA - Le dossier est tellement vaste et comporte de si nombreux volets qu'on pourrait s'y perdre. Fin septembre, Mediapart publiait une photo de l'ex-collaborteur d'Emmanuel Macron posant fièrement avec une arme lors de la campagne présidentielle, ce qui avait provoqué l'élargissement de l'enquête le concernant, étendue désormais à des faits de "port d'arme de catégorie B sans motif légitime" et de "détention non autorisée d'arme, munition, ou éléments de catégorie B".
Devant les juges, Alexandre Benalla avait affirmé qu'il s'agissait d'un pistolet à eau et avait laissé entendre que ce n'était peut-être pas lui qui avait l'objet en main. Une version sérieusement mise à mal par les témoignages recueillis par les enquêteurs, rapporte Le Monde vendredi 8 mars. Les policiers ont en effet auditionné les deux autres agents de sécurité qui apparaissent sur ce fameux cliché. Première banderille plantée dans l'argumentaire d'Alexandre Benalla: c'est bien lui qui tenait l'arme.
"Sans le moindre doute", a dit l'un des agents aux enquêteurs, qui réfute également la thèse de l'arme factice. "Nous ne sommes pas des enfants, pour jouer avec un pistolet à eau. Je n'ai jamais vu un membre du service d'ordre avec un pistolet à eau (...) Pour moi, c'est une arme", a-t-il affirmé, estimant que la présence d'une arme factice lors d'un déplacement d'un candidat à la présidentielle serait "complètement absurde".
Dans sa défense, Alexandre Benalla avait également souligné l'ambiance "festive" de la soirée durant laquelle ce selfie a été pris. "Le ton était à la rigolade. Un membre du service d'ordre qui avait un pistolet à eau et d'autres choses, s'est amusé avec", avait-il dit aux enquêteurs, mentionnant des "cotillons ou des paillettes".
Problème, cela ne colle pas vraiment avec le témoignage fourni par le second agent de sécurité. "Non, pas de pistolet à eau, pas de pistolet à bille", a-t-il réfuté. "Ni de nez rouge ni de déguisement. Après une longue journée de travail, on était détendus, on a blagué, mais ça s'est arrêté là. Lors de cette soirée, il n'y a jamais eu de paillettes, cotillons, confettis et encore moins de pistolet à eau", a-t-il insisté.
Le 19 février, L'Obs révélait qu'Alexandre Benalla avait dépensé 1305 euros dans une armurerie parisienne, sept jours avant ce selfie. Une note de Tracfin (le service de renseignement de Bercy, NDLR) à ce sujet a d'ailleurs été versée au dossier, précisait l'hebdomadaire.
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