Les Forces démocratiques syriennes (FDS) ont de nouveau suspendu samedi leur offensive contre le dernier carré du groupe État islamique à Baghouz, dans l'est de la Syrie, en prévision de l'évacuation de civils.
Des milliers de civils - en grande majorité des épouses et enfants des combattants djihadistes - ont quitté ces dernières semaines le village, soumis à d'intenses bombardements d'artillerie et des avions de la coalition internationale sous commandement américain. Des centaines de djihadistes se sont aussi rendus au cours des derniers jours.
Ces femmes avec enfants attendent d'être transférée vers des camps de réfugiés. Parmi elles, une belge, épouse de djihadiste, avec ses trois enfants. Interviewée par la télévision kurde, elle dit n’éprouver aucun regret : "L’État islamique est dans notre cœur. Ils peuvent nous tuer tous, l’Etat islamique sera toujours dans notre cœur. Chaque musulman veut vivre sur ce territoire".
Lorsque le journaliste demande à la jeune femme si elle veut revenir dans son pays en Belgique, elle répond : " Jamais de la vie ! parce que la Belgique a tué des femmes, des enfants. C’est la coalition qui nous frappe. Que ce soit Bachar Al Assad ou la Belgique. La Belgique est aussi dans cette coalition ".
Des propos qui peuvent choquer, analyse Thomas Renard, chercheur et spécialiste des matières terroristes à l’Institut Egmont, mais qui ne sont pas si étonnants. "On entend de plus en plus de témoignages de femmes et d’hommes qui disent ne pas regretter leur expérience sur place. Ils sont partis en Syrie ou en Irak pour vivre selon leurs coutumes, leurs croyances, leur mode de vie…et leur seul souhait est de revivre de la même manière, de pouvoir rétablir un État islamique sous une forme ou une autre. C’est en ligne avec les raisons qui les ont poussés à partir".
Dans le même temps, ajoute Thomas Renard "dans une perspective de retour, l’absence de regrets y compris en ce qui concerne les actes de l’État islamique n’est sans doute pas le meilleur élément de défense".