Publicité

Pourquoi la croissance française sera supérieure à celle de la zone euro en 2019

L'OCDE prévoit une progression du PIB de 1 % pour la zone euro contre 1,3 % dans l'Hexagone. Moins dépendante du commerce international que l'Allemagne et l'Italie, la France bénéficie aussi d'une relance du pouvoir d'achat suite aux mesures « gilets jaunes ».

Les exportations représentent 31 % du PIB français alors qu'en Allemagne, elles comptent pour 47 % de la richesse nationale produite chaque année. L'Hexagone est donc moins sensible à un ralentissement du commerce mondial.
Les exportations représentent 31 % du PIB français alors qu'en Allemagne, elles comptent pour 47 % de la richesse nationale produite chaque année. L'Hexagone est donc moins sensible à un ralentissement du commerce mondial. (Thibault Camus/AP/SIPA)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 10 mars 2019 à 17:30

« Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console ». Ce mot de Talleyrand, semble parfaitement s'appliquer à la France de 2019. Sortant difficilement du mouvement des « gilets jaunes », englué dans le Grand débat, l'Hexagone a pourtant quelques motifs de satisfaction. Comme l'a déclaré François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, vendredi, « l'économie française résiste mieux au ralentissement » mondial que ses partenaires.

L'OCDE a en effet revu à la baisse ses prévisions et table désormais sur une croissance de seulement 1 % dans la zone euro cette année. En Allemagne, la hausse du PIB devrait plafonner à 0,7 % alors que celle-ci serait de 1,3 % pour la France, selon l'institution internationale. L'Hexagone devrait donc enregistrer une meilleure croissance que la zone euro, une première depuis 2013. Quant à l'Allemagne, elle a enregistré une croissance très légèrement inférieure à celle de la France l'an passé, mais il faut remonter à 2005 pour trouver une différence en faveur de la France aussi importante que celle prévue cette année entre les deux pays.

Moins exposée au ralentissement du commerce international

Publicité

Comment expliquer cette moins mauvaise performance prévue en 2019 ? « La France est moins sensible que d'autres pays aux évolutions du commerce international. L'ouverture de l'économie hexagonale à l'extérieur est bien moindre qu'en Allemagne », souligne d'abord Denis Ferrand, directeur général de l'institut Rexecode. Les exportations représentaient ainsi 31 % du PIB français en 2017 alors qu'elles comptaient pour 47 % de la richesse nationale produite chaque année en Allemagne. Or, la récente révision à la baisse des prévisions provient d'abord d'un ralentissement du commerce international.

La Banque centrale européenne (BCE) anticipe que la demande extérieure adressée à la zone euro va croître de seulement 2,2 % en 2019 alors qu'elle attendait encore une progression de 3,1 % en décembre dernier. Quand la croissance mondiale est forte, la France en profite moins que sa voisine, mais quand elle a le hoquet, l'Hexagone est moins affecté. C'est ce dernier cas de figure qui risque de se passer cette année. Sans compter que, facteur aggravant, les exportations du secteur automobile, qui traversent une période difficile au niveau mondial, sont beaucoup plus importantes de l'autre-côté du Rhin.

Stimulus budgétaire

Ensuite, « le stimulus budgétaire, notamment avec les mesures de soutien au pouvoir d'achat suite au mouvement des « gilets jaunes », annoncées en décembre dernier, va soutenir la demande et donc la croissance », explique Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas. Et, « aux décisions mises en oeuvre cette année, il faut ajouter celles de la fin de l'an passé, comme la suppression des cotisations sociales maladie et chômage par exemple », poursuit l'économiste. Elle rappelle aussi qu'« à part la nouvelle hausse de la fiscalité sur le tabac, aucune hausse importante de prélèvements n'est prévue cette année ».

Ainsi, dans une étude parue fin janvier, l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) , estimait qu'« en 2019, la politique budgétaire nationale aurait un impact élevé sur la croissance du PIB, de 0,5 point, grâce en particulier aux mesures issues de la crise des « gilets jaunes » qui à elles seules améliorent le taux de croissance du PIB de 0,3 point en 2019 ». Selon l'organisme de prévision,« trois ménages sur quatre bénéficieraient d'un gain de pouvoir d'achat ». Une partie sera épargnée, une autre consommée en importation mais le reste bénéficiera à l'activité économique française.

Dans le même temps, l'investissement des entreprises devrait rester relativement dynamique dans l'Hexagone. Avec la transformation du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) en baisse de charges, les entreprises vont bénéficier d'une double année avec cette injection ponctuelle de 20 milliards d'euros de trésorerie. Un bémol tout de même : si le ralentissement de l'économie mondiale n'est pas qu'un trou d'air, la France sera affectée tôt ou tard.

Guillaume de Calignon

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité