La centrale nucléaire du Bugey, le 8 avril 2016, près de Saint-Vulbas, dans l'Ain

La centrale nucléaire du Bugey, le 8 avril 2016, près de Saint-Vulbas, dans l'Ain

afp.com/PHILIPPE DESMAZES

Plus de huit ans après la catastrophe de Fukushima, les centrales nucléaires françaises ne se sont pas encore mises aux normes. Comme l'a relevé Le Mondece lundi, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a octroyé, le 19 février, un délai à EDF pour mettre en place la totalité de ses prescriptions pour renforcer ses installations après la catastrophe japonaise.

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En 2012, l'ASN avait demandé que les "marges de sûreté" des installations nucléaires soient renforcées de manière "significative" pour faire face à des catastrophes naturelles. L'Autorité avait notamment préconisé la mise en place d'un "noyau dur" d'équipements, des "diesels d'ultime secours", destinés à garantir l'alimentation en électricité et en eau en toutes circonstances pour éviter que les circuits de refroidissement ne soient compromis. Ils devaient être installés avant la fin 2018, mais seuls deux réacteurs en sont équipés : EDF a obtenu un délai jusqu'à fin 2020 pour les 54 autres.

Au moins 45 milliards d'euros

"Il a fallu concevoir une réponse adaptée à la demande de l'ASN, puis acheter les diesels pour un coût total de 2 milliards d'euros. Sachant que chaque installation nécessite trois ans de travaux et d'essais, le calendrier initial n'était pas tenable", a expliqué Etienne Dutheil, directeur du parc nucléaire d'EDF, au Monde.

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Parmi les prescriptions de l'ASN, seule la mise en place d'une "force d'action rapide nucléaire" est aujourd'hui effective, avec une équipe de 300 personnes spécialement formées pour intervenir sur les sites accidentés et y apporter du matériel de secours. Les sites nucléaires doivent encore se doter de "centres de crises bunkérisés" pour piloter les réacteurs de secours en cas de crise. Ils seront construits durant le "grand carénage", destiné à prolonger la durée de vie des réacteurs.

EDF avance un coût total de 45 milliards d'euros entre 2014 et 2025 pour toutes ces opérations, soit quelque quatre milliards d'euros par an. La Cour des comptes montait jusqu'à 75 milliards d'euros jusqu'en 2030.

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