Soupçonnée de favoritisme, la maire d'Aix-en-Provence jugée en appel pour détournement et prise illégale d'intérêts

La maire LR d'Aix-en-Provence, notamment soupçonnée d'avoir indûment promu son chauffeur, et condamnée en première instance à un an de prison avec sursis et 10 ans d'inéligibilité pour détournement de fonds et prise illégale d'intérêts, sera jugée en appel mercredi à Montpellier.

AFP Publié le 12/03/2019 à 07:07, mis à jour le 12/03/2019 à 07:16
Maryse Joissains-Masini, la maire d'Aix-en-Provence, lors de son arrivée au tribunal de Montpellier, le 14 mai 2018. Photo AFP

Maryse Joissains-Masini, qui avait aussi été condamnée à 10 ans de privation des droits civiques, "n'a commis aucun délit", a assuré à l'AFP son avocat Mario Pierre Stasi, qui plaidera la relaxe: "Elle a subi une enquête et une instruction uniquement à charge (...) et un procès inéquitable que nous dénoncerons devant la cour d'appel".

>> RELIRE. Prison avec sursis et inéligibilité pour la maire d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini

Âgée de 76 ans, maire d'Aix-en-Provence et présidente de la Communauté d'agglomération du Pays d'Aix (CPA) depuis 2001, députée de 2002 à 2012, Mme Joissains-Masini avait été condamnée en juillet 2018 pour avoir notamment promu indûment son chauffeur et embauché à la CPA une collaboratrice en charge de la protection animale alors que ce domaine ne relevait pas des compétences de cette collectivité.

Lors de ce procès en première instance, le parquet avait requis 18 mois de prison dont neuf ferme, et 10 ans d'inéligibilité à son encontre. Le procureur Dominique Sie avait alors estimé "parfaitement constitués" les délits de détournement de fonds publics et de prise illégale d'intérêts, "d'une gravité extrême car ils sont le contraire de la probité attendue d'un élu. Mon territoire a besoin de moi, de mon honnêteté, de ma rigueur...", avait rétorqué l'avocate à la retraite. "M'avoir mis 10 ans d'inéligibilité, c'est une démonstration de méchanceté à mon âge!", avait-elle déclaré après sa condamnation, assurant qu'elle se représenterait aux municipales de 2020 si elle parvenait à "faire reconnaître (son) innocence".

Alerté en 2012 par une lettre anonyme, le parquet d'Aix-en-Provence avait ouvert une enquête et "pour la bonne administration de la justice", le procès avait été délocalisé à Montpellier.

Les enquêteurs avaient pointé "un somptueux mélange d'autocratie, de népotisme et de désinvolture dans l'engagement des deniers publics".

La promotion d'Omar Achouri, chauffeur et conseiller distingué par Mme Joissains-Masini alors qu'il figurait à la 43e place sur une liste dressée par ordre de mérite, a été définitivement annulée par le Conseil d'Etat, qui a estimé que l'élue avait "commis une erreur manifeste d'appréciation de la valeur et de l'expérience professionnelle" de M. Achouri.

Mme Joissains-Masini a succédé à la mairie à celui qui était alors son mari, Alain Joissans, maire de la ville de 1978 à 1983 et condamné en 1986 en appel pour recel d'abus de biens sociaux.

Leur fille Sophie Joissains, sénatrice UDI, pourrait "être sur la liste" pour les municipales en 2020, avait déclaré sa mère en 2018.

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Var-Matin

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