Avec les 57 nouveaux produits autorisés par le gouvernement brésilien en quarante-deux jours d’exercice, le pays compte désormais 2 123 pesticides en vente sur son marché national. Une abondance qui fait dire au site G1, du groupe Globo, que le Brésil est en train de devenir le “paradis du secteur chimique”.

Si les composants des nouveaux produits étaient déjà commercialisés au Brésil, les autorisations gouvernementales permettent qu’ils soient vendus par de nouveaux fabricants et utilisés sur de nouvelles cultures, rendant possible leur association avec d’autres composants chimiques.

Le site G1 rappelle qu’un projet de loi soutenu par le lobby de l’agrobusiness, et qui doit encore être soumis au vote du Congrès, doit conférer des pouvoirs sans précédent au ministère de l’Agriculture pour émettre les autorisations de commercialisation de pesticides au Brésil, tout en réduisant les attributions de l’Institut brésilien de l’environnement (Ibama).

De quoi faire craindre une multiplication “des facteurs de risque pour la santé et l’environnement”, souligne G1, qui ajoute qu’un laboratoire fédéral d’analyse des substances chimiques, lié à l’Agence nationale de vigilance sanitaire, a relevé la présence de 15 principes actifs de différents pesticides dans certains aliments, “ce qui indique une brutale désinformation de l’agriculteur qui utilise un ‘canon pour tuer une mouche’”.

Une tragédie silencieuse est déjà en cours, avec la morbidité particulièrement élevée d’abeilles au Brésil, à la suite de la pulvérisation de pesticides. Si la tendance se poursuit, cela pourrait avoir un impact sur la pollinisation des cultures, au détriment des agriculteurs eux-mêmes.