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Amiante : plus de 1 200 personnes poursuivent Renault Trucks devant les prud’hommes

Des salariés et ex-salariés réclament la reconnaissance de leur « préjudice d’anxiété » après le classement « amiante » de l’usine de construction de camions de Vénissieux.

Le Monde avec AFP

Publié le 12 mars 2019 à 11h47, modifié le 12 mars 2019 à 12h49

Temps de Lecture 1 min.

Le bâtiment principal de l’entreprise Renault Trucks à Venissieux, près de Lyon, le 28 avril 2015.

Le conseil de prud’hommes de Lyon examine, mardi 12 mars, les demandes de 1 208 salariés et ex-salariés de Renault Trucks qui réclament la reconnaissance de leur « préjudice d’anxiété » après le classement « amiante » du site de construction de camions de Vénissieux (Rhône). L’audience – hors normes au vu du nombre de plaignants –, a été délocalisée dans une salle polyvalente de Rillieux-la-Pape, dans la banlieue lyonnaise.

Le site de Renault Trucks (ex-RVI), désormais filiale de Volvo, à Vénissieux, a été reconnu « site amiante » par arrêté publié au Journal officiel à l’automne 2016, permettant ainsi aux salariés en poste jusqu’en 1996 d’avoir droit au dispositif de retraite anticipée des travailleurs de l’amiante. Cette inscription concerne la période allant de 1964 à 1996.

« A l’époque, personne n’était averti, on découpait l’amiante à la scie. Il n’y avait aucune aspiration, on utilisait des soufflettes pour nettoyer les postes de travail », témoigne le président de l’Association prévenir et réparer (APER), Jean-Paul Carret. La « prise de conscience », dit-il, a eu lieu à la fin des années 1990, « après les premiers décès ». L’APER a recensé au moins une « vingtaine » de morts liées à l’amiante depuis 2000 et une « quarantaine » de cas reconnus comme maladies professionnelles.

Epée de Damoclès

Aujourd’hui, les plaignants, essentiellement des retraités et quelques salariés en fin de carrière, vivent « toujours avec une épée de Damoclès ». « Ça trotte dans les têtes à chaque fois qu’ils apprennent qu’un ancien collègue est mort », dit M. Carret, qui précise que ces 1 200 dossiers étaient « une première vague », « 200 autres doivent être examinés ultérieurement ».

Contacté par l’Agence France-Presse, Renault Trucks n’a pas souhaité faire de « commentaires sur les actions de justice en cours le concernant ». Le groupe a toutefois ajouté que l’entreprise « n’avait jamais exposé ses salariés à des risques connus », assurant que « plus aucun produit amianté » n’était utilisé « dans ses processus depuis le 1er janvier 1997 ».

L’avocat des plaignants, Me Cédric de Romanet, réclame 15 000 euros pour chacun d’eux, considérant que « les études épidémiologiques montrent, malheureusement, que le temps d’exposition est sans effet » sur le risque de développer une maladie liée à l’amiante.

Le secrétaire de l’APER, Patrick Gérard, a pour sa part regretté que, « sur le plan pénal, la bataille n’avance pas ». « Aujourd’hui, on sait faire condamner l’entreprise, mais on n’arrive pas à faire condamner les patrons, les donneurs d’ordre », a-t-il déclaré.

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Le Monde avec AFP

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