Loin d’être récente, l’immigration est un phénomène qui a marqué de son empreinte l’histoire mondiale, et notamment celle de la France. Aujourd’hui, le sujet est devenu incontournable dans les débats politiques nationaux et internationaux, au point que certains candidats basent leur campagne électorale sur ce point précis. Aujourd’hui, nous vous présentons les résultats d’une étude fascinante qui explique que l’immigration est bénéfique pour les économies, même 100 ans après ! Explications.

Pourquoi cette étude a-t-elle été réalisée ? 

L’étude en provenance de la Review of Economic Studies tisse un lien étroit entre les pays ayant une immigration ancienne et des revenus globalement plus élevés, moins de pauvreté et également moins de chômage. C’est particulièrement vrai dans certains coins d’Amérique, où l’on peut mesurer aujourd’hui les conséquences majeures de l’immigration sur les communautés dans lesquelles elles s’installent. 

Dans les débats internationaux sur ces migrations, les gens insistent souvent sur le court terme, puisqu’ils souhaitent cibler des problèmes afin de les utiliser dans leurs réquisitoires. Et l’une des conséquences directes de cette vision est un manque de connaissances fondamentales à propos de l’immigration à long terme. Cette étude permet de mettre en lumière une autre facette de ces mouvements de populations. 

Quel est le contenu de l’étude ? 

Pour ce faire, les chercheurs se sont intéressés aux effets de l’immigration sur les États-Unis entre 1850 et 1920. Cette tranche historique a été sélectionnée car elle correspond à l’accroissement global de tous les chiffres relatifs à l’immigration, tout comme un bouleversement dans les sources d’immigrations, nouvelles et plurielles. Pour étayer nos dires, 90 % des personnes en 1850 nées à l’étranger vivant aux États-Unis étaient d’origine Britannique ou Allemande. En 1920, ce pourcentage a vertigineusement chuté pour atteindre 45 %. On voit très clairement que l’immigration se diversifie dans l’Amérique du Nord.

L’intérêt de l’étude, c’est de partir de ce constat afin d’en tirer des conclusions qui pourraient nous servir aujourd’hui. Pour l’immigration étudiée, des avantages se faisaient à court terme sur les lieux d’accueils, à savoir une plus grande productivité et un taux d’innovation plus élevé. Certains politiques entretiennent d’ailleurs un discours expliquant que les immigrants sont des acteurs majeurs d’une croissance économique, de par la main d’œuvre qu’ils représentent. L’immigration est également plurielle et nécessite de ne pas être réduite à une population non qualifiée, même si elle dominait les groupes. Certains individus migraient tout en étant qualifié, et offraient leur service à une nation en recherche de têtes pensantes. 

L’étude explique ensuite que si l’on augmente le pourcentage d’immigrants dans un compté de 5 %, on obtient de fait, une augmentation de 13 % du revenu moyen par habitant. La valeur agricole, la production moyenne ou encore le nombre de brevets par habitants explosent de toutes parts durant la période étudiée, le tout étant en rapport direct avec l’immigration massive.

Une période faste, mais porteuse de leçons

Évidemment, la période étudiée présente des chiffres et résultats alléchants et il ne faut pas oublier que le pays nécessitait une importante quantité de main d’œuvre. Les chercheurs mettent tout de même en lumière que ces avantages, économiques pour la plupart, n’ont pas de coûts sociaux à long terme. Sur le court et moyen terme ils en ont (difficulté d’intégration), mais pas à long terme. Pour s’expliquer, ils détaillent le taux de participation civique et le taux de criminalité qui ont des niveaux similaires à ceux d’avant arrivée de l’immigration.
 
« Il existe plusieurs parallèles importants à tirer entre hier et aujourd’hui : l’important afflux de main-d’œuvre non qualifiée, l’afflux faible mais important d’innovateurs hautement qualifiés, ainsi que l’importante réaction sociale à court terme contre l’immigration nous force à considérer une perspective plus longue sur le débat sur l’immigration « , explique Sandra Sequeira, auteure principale de l’étude.  Cette migration de population a entrainé une plus grande productivité, de larges éclosions d’idées nouvelles qui ont su profiter au pays et à son développement.  

L’immigration est donc bénéfique pour les économies. Même après cent ans, on peut encore mesurer les avantages qu’elle donne à nos sociétés en termes de productivité, de participation civique d’impact durable sur nos sociétés. 

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