La pollution de l’air fait plus de morts que le tabac

Publié le par Sylvie Dellus

Les conséquences de la pollution atmosphérique seraient plus graves que ce que l’on pensait. En se basant sur la qualité de l’air en Europe et la densité de la population, des chercheurs allemands concluent que le bilan est plus lourd que le tabagisme. 

Chaque année en Europe, 133 décès sur 100 000 sont directement liés à la pollution atmosphérique, ce qui représente 790 000 morts sur l’ensemble du continent, dont 659 000 dans les 28 pays de l’Union européenne et plus de 67 000 en France. Les chercheurs allemands qui ont réalisé cette étude estiment même que ces chiffres dépassent la mortalité due au tabagisme.  

Les décès liés à la pollution sont dus essentiellement à des maladies cardiovasculaires. Ainsi, 15 à 28 % des infarctus et des AVC sont attribuables à la mauvaise qualité de l’air, selon l’étude publiée dans la revue scientifique European Heart Journal, le 12 mars 2019. 

Autre chiffre-choc : les chercheurs allemands estiment que la pollution prive  les citoyens européens de 2,2 années d’espérance de vie.

Pour en arriver à ces conclusions, les scientifiques se sont appuyés sur des données de qualité de l’air (notamment les concentrations en particules fines PM2,5 et en ozone), de météorologie, de densité de la population et les taux de mortalité.

Leurs calculs révisent largement à la hausse les dernières estimations de l’Agence européenne de l’environnement qui se situaient autour de 400 000 morts par an dus à la pollution dans l’Union européenne. 

Les chercheurs estiment qu’en respectant les objectifs de réduction de la pollution fixés par les accords de Paris sur le climat, on pourrait réduire cette mortalité de 55 %.