Le Pentagone a annoncé le 13 mars 2019 une nouvelle politique limitant strictement l'enrôlement de recrues transgenres

Le Pentagone a annoncé le 13 mars 2019 une nouvelle politique limitant strictement l'enrôlement de recrues transgenres

afp.com/ALEX WONG

Cette nouvelle politique fait suite à une décision de la Cour Suprême ayant autorisé l'administration de Donald Trump à refuser les personnes transgenres dans l'armée tant que se poursuivait la bataille juridique sur cette question éminemment politique.

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Désormais, seules les personnes transgenres n'ayant pas changé de sexe et n'ayant pas l'intention de le faire pourront s'engager sous les drapeaux, à condition de le faire sous leur sexe biologique, selon des documents publiés par le ministère de la Défense.

Le Pentagone revient ainsi sur une décision de l'ancien président démocrate Barack Obama prévoyant que l'armée accueille à partir de janvier 2017 des recrues transgenres, autorisées à servir en fonction de leur sexe de préférence.

Son successeur républicain a d'abord reporté l'échéance au 1er janvier 2018, puis a décidé de revenir complètement sur cette politique. Donald Trump a mis en avant, dans une salve de tweets en juillet 2017, "le fardeau des coûts médicaux énormes" et des "perturbations".

La nouvelle politique n'interdit donc pas totalement l'enrôlement des transgenres mais elle signifie que les personnes ayant besoin d'un traitement hormonal ou de chirurgie de réassignation sexuelle ne pourront pas s'enrôler. Pas plus que les personnes ayant déjà subi un traitement médical de changement de sexe.

Seule exception: les personnes déjà enrôlées qui vont rejoindre les rangs de l'armée d'ici le 12 avril, qui auront le droit de servir et de subir des procédures médicales et de servir dans leur sexe de préférence.

Quelque 9.000 personnes s'identifiant comme transgenre servent dans les forces armées --sur 1,3 million de militaires en service actif--, a indiqué un responsable du Pentagone ayant requis l'anonymat. Sur ce chiffre, un millier déclarent avoir changé de sexe ou vouloir le faire.

Le Pentagone justifie l'exclusion de cette dernière catégorie pour les nouveaux recrutements par le fait que ces personnes sont atteintes de "dysphorie de genre", qui est qualifiée de pathologie mentale "grave (...) pouvant affecter le niveau de préparation des unités et leur efficacité au combat".

Pour les défenseurs des droits des personnes transgenres, cette nouvelle politique est un retour en arrière.

"L'administration Trump est déterminée à revenir au +don't ask, don't tell+, une politique qui a forcé les militaires à choisir entre servir leur pays et dire la vérité sur ce qu'ils sont", a indiqué dans un communiqué le directeur du Palm Center, un institut de recherche de Californie.

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