
ENVIRONNEMENT - "Je n'en vois pas les tenants et les aboutissants." Ce jeudi 14 mars, les quatre ONG à l'origine de la pétition "L'affaire du siècle" ont tenu parole et ont attaqué en justice l'État français pour inaction climatique. Fortes de deux millions de signataires, les associations ont déposé plainte pour "manquements" à l'obligation d'action contre le réchauffement climatique.
Une action en justice qu'Emmanuel Macron n'a guère appréciée, même s'il a reconnu que c'était la preuve d'une véritable "mobilisation" populaire autour des sujets environnementaux. "Je pense qu'elle ne mènera pas à un débouché judiciaire, et ce n'est d'ailleurs pas là que ça se joue", a affirmé le président de la République à plusieurs médias, dont LCI.
Mais c'est la suite du propos d'Emmanuel Macron qui a fait se lever quelques paires de sourcils. "Je n'achète pas cet esprit. La solution, elle est entre nous tous (...) Ce n'est pas le peuple contre le gouvernement sur ces sujets-là, faut arrêter ces bêtises..." Et de poursuivre: "C'est nous tous. Les gouvernements doivent bouger, les grandes entreprises doivent bouger, les investisseurs doivent bouger, les citoyens doivent bouger. C'est tout le monde ensemble."
Un weekend de mobilisation mondiale qui se profile
Le chef de l'État réaffirme par la suite qu'il ne compte pas baisser les bras face aux défis que propose le réchauffement climatique et défend son bilan. "Tout le monde m'a dit qu'il était impossible de fermer les centrales à charbon. Mais on le fait parce que je suis convaincu que c'est bon. Pourquoi je ne vais pas plus vite sur le nucléaire? Parce que c'est une bêtise: il faut d'abord faire du renouvelable plus vite en le stockant pour ensuite le substituer. On continue l'innovation, on se bat en France pour avoir des investissements qui changent les choses... On est au cœur de cette transformation!"
Et de revenir à la mobilisation, notamment des lycéens et de étudiants: "La jeunesse qui se mobilise, elle a raison. Et elle a raison parce qu'elle nous pousse à aller plus loin. (...) Après, les postures ne m'intéressent pas. Je ne fais partie ni des gens qui pensent qu'il faut continuer, ni des gens qui pensent que le gouvernement a toujours tort par définition ou qu'on est déjà fichus et que la planète va brûler."
Alors que le weekend des 16 et 17 mars qui arrive va voir se multiplier dans le monde, et notamment à Paris, les actions pour réclamer des changements politiques drastiques afin de lutter contre les changements climatiques et en faveur de l'environnement, il y a fort à parier que la sortie d'Emmanuel Macron fasse parler d'elle. Puisqu'il vante les bienfaits de modèles comme celui du Kenya et qu'il se présente comme le champion du climat, le fait de balayer d'un revers de manche l'intérêt d'une action en justice soutenue par deux millions de Français risque effectivement de faire polémique et d'outrer plus d'un militant écologiste.
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