Le bilan provisoire fait état d'au moins 49 morts et de 20 blessés graves. Vendredi, à Christchurch en Nouvelle-Zélande, plusieurs assaillants ont attaqué deux mosquées de la ville, alors que de nombreux fidèles étaient rassemblés en ce jour de prière.

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Plusieurs personnes ont été interpellées, l'une d'entre elles a été inculpée pour meurtres. Les autorités ont annoncé qu'un tireur impliqué était un Australien, un "terroriste extrémiste de droite, violent". Son nom : Brenton Tarrant. Âgé de 28 ans, il a revendiqué les attaques dans un manifeste où il évoque très largement le terrorisme en France, où il a voyagé. Il a ensuite diffusé en direct des images vidéo de l'attaque.

74 pages de manifeste

Le texte, long de 74 pages, est intitulé "le Grand remplacement". Le titre semble être une référence à une thèse de l'écrivain français Renaud Camus sur la disparition des "peuples européens", "remplacés" selon lui par des populations non-européennes immigrées, qui connaît une popularité grandissante dans les milieux d'extrême droite.

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Le texte a été partagé sur le site Scribd avant d'être supprimé, explique en détail son idéologie. Il dit représenter "des millions d'Européens et autres ethno-nationalistes qui veulent vivre en paix au sein de leur propre peuple" et vouloir combattre des "envahisseurs" qui "veulent occuper les terres de [son] peuple, et ethniquement remplacer [son] propre peuple".

Sur son compte Twitter, désormais suspendu, il a partagé une photo montrant une arme et une tenue de combat. L'image servant de bannière montre une photo de l'attentat de Nice, où l'on voit une jeune fille fauchée par Mohamed Lahouaiej Bouhlel. Les différentes attaques djihadistes en France, ainsi que la politique qui y est menée, ont été, selon le document, deux des déclencheurs importants dans sa décision de commettre cette attaque.

Macron, "anti-blancs, ex-banquier"

Dans son manifeste, Brenton Tarrant mentionne directement l'élection de 2017 dans l'Hexagone. "L'internationaliste, mondialiste, anti-blancs, ex-banquier, a gagné, écrit-il. Ce n'était même pas serré. La vérité de la situation politique était soudainement impossible à accepter. Mon désespoir s'est installé. Ma croyance dans une solution démocratique a disparu."

Plus loin dans son texte, sous forme de question, un "interlocuteur" - on ne sait pas s'il est fictif ou non - le sollicite sur le Rassemblement national (désigné comme "Front National"). "C'est un parti de chiffes molles", répond-il, les jugeant "incapables de créer un vrai changement et sans aucun plan viable pour sauver leur nation."

"L'indignité de l'invasion de la France"

"L'état des villes et cités française" est également évoqué dans ses justifications. Il affirme avoir, lors d'un voyage en France, découvert que les histoires sur "l'invasion de la France par les non-blancs" étaient "non seulement vraies, mais profondément sous-estimées". "Dans chaque ville française, les envahisseurs étaient là." Il estime également que le "peuple français" qu'il a croisé dans les rues était "laissé seul, sans enfant, ou d'un âge avancé. Alors que les immigrants étaient jeunes, pleins d'énergie avec des familles nombreuses et beaucoup d'enfants."

Il écrit ensuite avoir été "furieux", "suffoquant de désespoir" face à "l'indignité de l'invasion de la France". Et si son texte est parsemé de "blagues" correspondant à du "trolling" (comportement en ligne visant à perturber une conversation, parfois avec violence), il affirme que c'est à ce moment-là qu'il a décidé de "faire quelque chose". "C'était là que j'ai décidé de passer à l'action, de faire usage de la force. De commettre des violences. De combattre les envahisseurs moi-même."

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