#Lapireexcuse Josef Hélie pour SorryChildren
#Lapireexcuse Josef Hélie pour SorryChildren
La pépite

#LAPIREEXCUSE : le street-art photographique et ironique au service de la cause écologique

Le printemps climatique est bel et bien lancé depuis plusieurs jours. Entre la grève mondiale pour le climat, la marche du siècle et l'ensemble des actions qui fleurissent de partout pour demander une meilleure prise en compte des enjeux du siècle, la campagne #LAPIREEXCUSE entend faire passer le message avec un bon degré d'humour et d'ironie.

Bordeaux centre, jeudi 14 mars, 21h. Temps humide mais non pluvieux. Deux vélos, un peu de matériel et sept portraits dans le porte bagage. Le photographe Josef Hélie et son acolyte Gregory Poinsenet, à l'origine de la campagne Sorry Children, entament leur première tournée de collage de la campagne #LaPireExcuse. Personne ne leur prête trop attention dans cette rue encore passante à cette heure-ci, l'action est plutôt discrète, il faut le dire. De la colle forte sur un pavé de ciment sur laquelle la photo a été joliment apposée et vernie, un petit temps de pose et c'est fait. "Il faut oublier la notion de propriété dans ces cas là", lâche le street-artist, qui n'en est pas à son premier essai. Avec plus de 150 photos déjà collées de la sorte en France comme à l'étranger, il entame ce soir une action destinée à prolonger in situ, loin des écrans, l'esprit de Sorry Children, le générateur d'excuses et d'action pour sensibiliser aux enjeux de l'écologie.

Photo collée de Josef Helie pour la campagne Sorry Children
Josef Hélie

L'ironie de situation

Les deux compères carburent à l'humour et à l'esprit bon enfant. Greg, surtout, qui puise son énergie dans ce qu'il veut défendre pour son fils. Josef, pour qui il s'agit comme à chaque fois de rendre avec son œuvre ce qu'il a pris dans son cliché. Coller de nuit pour être vus, et cette fois-ci entendus : telle est l'intention qui les réunit depuis plusieurs mois avec #LAPIREEXCUSE : "On peut rire de tout, même du pire", relève Greg en souriant, l'air narquois.

J’peux pas, j’ai piscine

En voilà une excuse !
J’ai piscine parce que la mer est devenue une poubelle.
J’ai piscine parce que dans l’océan je peux attraper des staphylocoques dorés et des troubles ORL.
J’ai piscine parce qu’il fait désormais tellement chaud en février que j’ai besoin de me rafraîchir.
J’ai piscine parce que j’ai besoin de me défouler tant l’inaction des pouvoirs publics me frustre.
En voilà des excuses !

Gravé dans le marbre (ou presque)

Un second portrait est posé, cette fois-ci au niveau de la dalle Meriadeck (l'équivalent du quartier de la Défense Bordelaise) devant le carré potager et sous l'hôtel à insectes qui jouxtent l'entrée du Conseil Général de Gironde. À chaque fois, la personne ainsi photographiée semble inscrire dans la pierre sa pire excuse face aux bouleversements à venir pour les générations futures. Une façon de tourner en dérision l'inaction actuelle, tout en proposant, en ligne, #lameilleureaction pour ne pas avoir à utiliser cette excuse...

Parmi les 70 premiers participants, des personnalités emblématiques du monde de la culture et des arts, de la politique, de l’entreprise et des médias et des influenceurs qui laissent ici une prise de parole artistique et testimoniale. Parmi elles/eux, citons le chanteur Abd Al Malik, les vidéastes Max Bird ou Axel Lattuada (Et tout le monde s’en fout), les activistes Brigitte Gothière et Sébastien Arsac (L214) ou encore Claire Nouvian (Bloom), Flore Berlingen (Zero Waste), Lamya Essemlali (Sea Shepherd), Citoyens Pour Le Climat, le réalisateur Cyril Dion, l'artiste Damien Kalune, les journalistes Laure Noualhat, Marie-Monique Robin, Denis Cheissoux, Anne-Cécile Bras, Valérie Zoydo, sans oublier des gilets jaunes comme François Boulo ou Ingrid Levavasseur, des scientifiques comme Gilles Boeuf ou Valérie Masson Delmotte, des chefs d'entreprise comme Emery Jacquillat, le collapsologue Pablo Servigne, la sportive Laurence Fisher, etc.

Cette semaine, en trois jours, après le lancement sur les réseaux sociaux, plus de 15000 visiteurs uniques et 500 nouvelles propositions d'excuses ont été formulées !

Des relais en marche

22h, arrêt de tram de gare de Bordeaux. On choisit l'intérieur d'un pylône pour poser le cadre. La fine équipe papote avant de continuer sa virée nocturne, rejointe par l'activiste Alex Mahfoudhi, un ancien poète de rue qui rêve de réveiller les voies dormantes du cerveau. Profondément affecté, presque découragé, par la marche du monde actuel, il a accepté de participer par amitié pour Greg. Mais aussi pour essayer une fois encore, comme beaucoup d'autres, d'"allumer une autre mèche" : "Nous avons cessé de rêver en France", relève-t-il. "Aveuglés que nous sommes par le soleil de Jupiter, nous sommes asphyxiés, notre peuple devrait passer la nuit les yeux ouverts sans avoir peur" ajoute-t-il, songeur et nostalgique de Nuit Debout.

L'équipe repart, elle finira la tournée de portraits collés dans son bar favori, le Black Sheep : Greg et Josef s'y sont rencontrés lors d'une soirée de "Blind Test". Ce soir là, ils s'y afficheront durablement, bien déterminés à veiller sur l'avenir. 

++ sorrychildren.com/lapireexcuse
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