P.-O. : "Je suis sa femme, son objet, je ne suis en sécurité nulle part", dénonce Stéphanie victime de violences conjugales

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  • Le visage de Stéphanie porte encore les stigmates des coups infligés le 28 février dernier.
    Le visage de Stéphanie porte encore les stigmates des coups infligés le 28 février dernier. Nicolas Parent
Publié le , mis à jour
Corine Sabouraud

Depuis plus d'un an, la vie d'une mère de famille âgée de 30 ans, infirmière libérale en Salanque, a basculé. En instance de divorce, elle a déjà déposé quatre plaintes contre son futur ex-mari pour coups et blessures, menaces de mort, dégradation de biens. Terrorisée, elle en témoigne à visage découvert.

Les premiers coups qui la percutent en plein visage, Stéphanie les a encaissé tête baissée. "Je pensais être en cause, je me disais que je n’avais pas cuisiné comme il aurait aimé, je lui trouvais des excuses, c’était ma faute". Infirmière libérale, la jeune femme culpabilise. Elle est amoureuse de cet homme qui partage sa vie et lui a donné un enfant. "Quand il est à jeun, sans alcool ni cocaïne, c’est un garçon adorable", reconnaît Michel, le père de Stéphanie. Gendarme à la retraite, il suspecte vite le double visage de son beau-fils. Et sa fille craque. Elle raconte "les crises de violence" subies avant qu’elle ne se décide à déposer une première plainte le 20 janvier 2018. Son conjoint s’en sort avec "un rappel à la loi assorti d’une injonction thérapeutique. Il était demandeur de soins, on l’a même pris à la maison pour qu’il s’isole du monde et réussisse à se sevrer", témoigne Michel. Le séjour n’y suffit pas.

En avril, alors que le couple est séparé, "il est revenu chez moi en furie, il a tout cassé et il m’a frappée", frémit Stéphanie qui signe une nouvelle plainte. Cette fois, le mari est interné "deux mois" à la clinique de Théza. Conjointement, il est convoqué à répondre de violences conjugales devant le tribunal correctionnel de Perpignan. La date est fixée au 6 mai 2019.

"L’échéance ne lui fait  pas peur, il a recommencé le 12 octobre et encore tout récemment, le jeudi 28 février", s’émeut la jeune victime, terrifiée. Ce soir-là, vers 20h30, "j’étais couchée avec la petite, il a explosé le portail puis la porte d’entrée et s’est rué sur moi. Au passage, il a jeté la télé par terre, arraché les tringles à rideaux, brisé tout ce qui lui tombait sous la main. Moi, il m’a fracturé deux dents et le nez en me cognant la tête contre le mur pendant que son père frappait un ami qui était venu à ma rescousse. Lui aussi a des dents et le nez cassés, le tympan perforé, une profonde morsure au bras, il a dû être opéré".

Appelés en détresse, les gendarmes de Saint-Estève interviennent mais les deux hommes ont déjà disparu. Ils seront entendus dès le lendemain. Déférés au tribunal à l’issue de leur garde à vue, ils ressortent libres sous contrôle judiciaire, en attente de l’audience du 6 mai.

La jeune femme battue panique. "Ça va mal finir. Il m'a prévenue, il m'a menacée de mort. Dans sa tête, je suis sa femme, son objet. Je ne suis en sécurité nulle part", dénonce Stéphanie, tremblante. Assistée par un avocat, elle a bien tenté d'obtenir en justice une demande de protection mais le juge aux affaires familiales l'a déboutée, fin janvier dernier. "Contre l'avis du procureur, le magistrat a considéré que je n'étais pas en danger. Je me sens incomprise, abandonnée", accuse la victime qui multiplie les courriers aux juges ainsi que les appels au secours. "J'ai contacté toutes les associations spécialisées, j'ai composé tous les numéros d'urgence censés venir en aide, tout le monde est au courant mais personne ne fait rien ". Et le cauchermar continue.

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Les commentaires (21)
TVB Il y a 5 années Le 09/03/2019 à 08:21

"Ils ressortent libres sous contrôle judiciaire". Enorme ! Tribunal complice des agressions futures certaines ?

Le Dépendant 4 pages et rien dedans Il y a 5 années Le 09/03/2019 à 08:18

poc a poc a raison! si la justice est trop lente, quelque chose doit être fait quand même! un bon "remuage de puces" pour l'ex sans cou... rage. Et si les nom et prénoms de cette animal était donné par inadvertance sur les réseaux?

dedthecat Il y a 5 années Le 09/03/2019 à 08:04

Heuuu...