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Astrophysique

Un espoir dans la longue traque de la matière noire

Les données du télescope spatial Gaia pourraient indiquer de nouvelles manières d’étudier cette matière hypothétique qui composerait près de 25 % de l’Univers. Cet article est extrait du magazine Sciences et Avenir n°865 (mars 2019).

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Le télescope spatial européen Gaia a repéré des étoiles en dehors du disque de la Voie lactée (en jaune, leur direction). Elles sont la preuve d’une collision avec une autre galaxie survenue il y a 10 milliards d’années. De tels événements facilitent la détection de la matière noire.

Le télescope spatial européen Gaia a repéré des étoiles en dehors du disque de la Voie lactée (en jaune, leur direction). Elles sont la preuve d’une collision avec une autre galaxie survenue il y a 10 milliards d’années. De tels événements facilitent la détection de la matière noire.

NASA/ESA/HUBBLE - ESA

"Attention, ouragan de matière noire en vue ! Affûtons nos détecteurs et ouvrons l’oeil !" Si le télescope européen Gaia était doué de parole, tel serait son message d’alerte aux équipes qui depuis des décennies tentent de détecter cette énigmatique entité. Le satellite, qui observe notre galaxie à une distance de 1,5 million de kilomètres de la Terre depuis 2013, vient en effet de repérer un courant d’étoiles totalement inattendu. Nommé S1, il se déplace à 300 km/s à travers la Voie lactée dans des régions très proches de notre système solaire. Un courant dense, qui grille la priorité à notre étoile, fonçant à l’opposé de celle-ci. Les spécialistes ont identifié son origine : il provient d’une galaxie voisine en train de se déliter car tiraillée par le champ gravitationnel de la Voie lactée. Mais si ce courant stellaire intéresse bigrement les astronomes, c’est en raison de sa supposée très précieuse marchandise ! Dans le cadre de leur modèle actuel de cosmos, ils estiment en effet que si ce courant ne se défait pas, c’est qu’il doit comporter - comme toutes les structures célestes - beaucoup plus de "matière noire" que d’étoiles.

Un véritable "ouragan" de cette matière énigmatique qui composerait 25 % de l’Univers serait donc en train de siffler à nos oreilles selon les signataires d’un article paru dans la revue Astrophysics en décembre 2018. Et son passage offre aux chercheurs l’opportunité de tenter de piéger une nouvelle fois une entité dont le nom semble tout droit sorti d’un comic strip : le Wimp (weakly interactive massive particle). Autrement dit une particule qui aurait une masse relativement élevée tout en étant quasi indétectable car elle ne brille pas et n’interagit presque pas avec la matière ordinaire. Pourtant, le wimp constitue aujourd’hui le candidat le plus en vue pour expliquer la matière noire, raison pour laquelle il est activement recherché - en vain pour l’instant - par quelques dizaines d’expériences à travers le monde.

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