Loi de 1905 : la laïcité selon Emmanuel Macron lors du débat avec les intellectuels

Emmanuel Macron à l'Elysée lundi 18 mars lors du débat avec une soixantaine d'intellectuels.
Emmanuel Macron à l'Elysée lundi 18 mars lors du débat avec une soixantaine d'intellectuels.
La laïcité selon Emmanuel Macron
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Loi de 1905 : la laïcité selon Emmanuel Macron lors du débat avec les intellectuels

Interrogé et aiguillé par plusieurs interventions de spécialistes, le président de la République a pris quasiment une quinzaine de minutes sans interruption pour répondre à la seule question : "Comment moi je vois la laïcité? ". Rappelant que selon lui, la laïcité c'est "1905, rien que 1905".

C'était un des sujets attendus : la laïcité et la place de l'islam en France a été largement abordée lors du débat d'Emmanuel Macron à l'Elysée lundi soir avec une soixantaine d'intellectuels. Interrogé et aiguillé par plusieurs interventions de spécialistes, le président de la République a pris quasiment une quinzaine de minutes sans interruption pour répondre à la seule question : "Comment moi je vois la laïcité? ". Rappelant que selon lui, la laïcité c'est "la loi de 1905, rien que la loi de 1905", il a rejeté les oppositions entre laïcité ouverte et laïcité de combat, qui déchirent souvent le débat public sur les interprétations de la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat. "La laïcité n'a pas d'adjectif, et je n'en ai jamais fait non plus une forme de religion de la République", a expliqué Emmanuel Macron. 

La laïcité est un principe de la République qui assure la liberté de chacun et la protège. Donc permet à chacun de croire ou ne pas croire, de le faire librement. Et à ne s'immiscer dans la vie d'aucune religion, en découle la neutralité des services publics et de ce fait elle est un cadre.

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"Un sujet avec l'islam"

Pour expliquer les tensions importantes sur le sujet, il pointe les "peurs" : "la peur de l'immigration, la peur de se faire imposer un modèle par-rapport à un autre". Il évoque aussi le terme "d'insécurité culturelle" en passant, concept popularisé par les chercheurs Christophe Guilluy ou Laurent Bouvet. Tout en refusant les débats "trop souvent entremêlés" et confondant "le fait cultuel, le fait culturel et le fait migratoire", le tout venant "s'écraser sur la laïcité".

Je ne demanderai jamais à personne en République de croire modérément ou pas, cela ne m'intéresse pas. Je veux que chacun puisse croire librement, qu'il puisse être aussi absolu dans sa foi qu'il ait besoin de la vivre. Mais je leur demande de respecter absolument toutes les règles de la République. Dans nos débats, on a souvent entremêlé, en demandant d'être modérément musulman.... On ne demande à aucun protestant ou catholique d'être modéré ! On se fiche de savoir ce qu'il est, on lui donne la possibilité de l'être comme il veut, mais de respecter toutes les règles de la République, c'est ça la République, c'est ça la laïcité.

Pour Emmanuel Macron, il y a pour autant "un sujet avec l'islam", car "on doit réussir dans notre société à installer la place de l'islam, religion qui n'était quasiment pas présente en 1905" et qui l'est aujourd'hui, suite à des phénomènes politiques, culturels et migratoires. "Il faut regarder ce défi en face", a-t-il insisté, en pointant l'importance de "pacifier la relation avec l'islam", sans "affaiblir la loi de 1905 et sans transiger", notamment "au moment où l'islam lui-même vit une crise, avec dans certains pays la montée des conservatismes religieux".

Dans les pistes évoquées, il a pointé l'importance de l'école et de l'éducation, mais aussi la relation avec certains pays musulmans tentés d'influencer la société française, dénonçant au passage le jeu de la Turquie.