POLITIQUE - C'est une des mesures promises par le gouvernement en réponse aux scènes de chaos sur les Champs-Élysées ou ailleurs. Invité de France Inter ce mardi 19 mars, Christophe Castaner a détaillé le dispositif de marquage chimique qui devrait être utilisé par les forces de l'ordre lors de prochaines manifestations.
Le but de cette technologie? Permettre aux policiers de mieux interpeller les casseurs et autres pillards qui sévissent en marge des cortèges des gilets jaunes mais également permettre à la justice de prouver la présence des ultras en question sur les lieux d'une infraction.
"Il y a deux types de marqueurs. Le premier est un marqueur coloré qui fait que si vous êtes marqué au moment d'une infraction par exemple et qu'on vous retrouve deux heures plus tard dans le métro, il est plus facile de faire un lien. (...) Les autres sont des marqueurs transparents qui font que quelques semaines plus tard, si l'enquête aboutit à penser que c'est vous qui êtes en responsabilité, que vous êtes interpellé, on va retrouver des traces", a-t-il expliqué au micro de Léa Salamé et Nicolas Demorand, comme vous pouvez le voir ci-dessous.
Des "PMC" utilisés dans le commerce
Le ministre de l'Intérieur n'a pas donné davantage de détails quant à l'utilisation technique de ces marqueurs, indiquant simplement qu'ils pourraient être diffusés via "les engins lanceurs d'eau": "On pourra dire 'tel jour à telle heure vous étiez devant tel magasin", a-t-il estimé avant de préciser que cette technologie était effective dans plusieurs commerces souhaitant dissuader les braqueurs. "Si vous cambriolez un commerce, vous sortez, vous ne vous en apercevez pas mais il y a un jet de produit marquant sur vous, qui permet ensuite d'identifier que vous étiez là et que vous êtes responsable du cambriolage", a-t-il expliqué.
Ce n'est pas la première fois que ces "PMC" pour "Produits de Marquage Codés" sont présentés comme une parade aux casseurs et à la violence des manifestations. En mai 2018, alors que la France venait de connaître un premier épisode de violences urbaines L'Expressexpliquait que l'emploi de ce genre de technologie était déjà "dans les tuyaux." "Les 'black blocs' ont beau s'équiper de pied en cap, avec lunettes, cagoules et gants, puis se changer très vite pour se fondre dans la foule, il suffit que quelques centimètres de peau aient été en contact avec les PMC pour qu'il soit possible de les confondre ultérieurement", précisait alors un spécialiste du maintien de l'ordre à l'hebdomadaire.
Près d'un an plus tard, alors que le territoire est marqué par une nouvelle vague de violences en marge du mouvement social des gilets jaunes et le saccage, notamment des Champs-Élysées, Édouard Philippe a admis des faiblesses dans la stratégie de maintien de l'ordre. Le Premier ministre a par ailleurs annoncé l'interdiction de manifester "chaque fois qu'il le faudra", dans les quartiers "les plus touchés", "dès lors que nous aurons connaissance d'éléments 'ultras' et de leur volonté de casser", en citant les Champs-Élysées à Paris, les place du capitole à Toulouse et Pey-Berland à Bordeaux - des mesures qui vont "dans le bon sens", selon le nouveau maire de Bordeaux, Nicolas Florian (LR). Il a encore indiqué avoir demandé à la Garde des Sceaux, Nicole Belloubet, de porter l'amende encourue en cas de participation à une manifestation interdite de 38 à 135 euros.
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