Après l’avoir sauvée, dimanche 17 mars, les vétérinaires du programme de conservation des orangs-outans de Sumatra, en Indonésie (Sumatran Orangutan Conservation Program), l’ont appelée « Hope », « espoir ». Cette femelle orang-outan, âgée de 30 ans, a été retrouvée blessée, la semaine dernière, sous un jacquier, dans une ferme du district de Subulussalam, de la province d’Aceh, sur l’île de Sumatra.
Une radiographie a montré que son corps contenait au moins 74 projectiles tirés par des armes à air comprimé, dont quatre dans l’œil gauche et deux dans l’œil droit, a déclaré le vétérinaire Yenny Saraswati, qui travaille avec le programme de conservation des orangs-outans. Elle souffrait également de plusieurs blessures causées par des objets tranchants et elle avait une clavicule cassée. Son bébé âgé d’un mois, qui souffrait de malnutrition grave, n’a pas pu être sauvé.
Habitat remplacé par des plantations de palmiers à huile
Les orangs-outans ne peuplent plus que les deux îles de Sumatra (Indonésie) et de Bornéo (Indonésie et Malaisie), rapporte Greenpeace. L’ONG ajoute que chaque jour, vingt-cinq orangs-outans meurent.
« Les forêts tropicales indonésiennes, leur habitat, sont rasées pour être remplacées par des plantations de palmiers à huile. L’huile de palme est ensuite utilisée par des multinationales comme Unilever, Mondelez ou Nestlé pour fabriquer les produits que nous consommons au quotidien, comme les barres de chocolat ou le shampoing, par exemple. »
Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), leur nombre a « drastiquement diminué au XXe siècle ». Face à « une pression humaine en constante augmentation, ils pourraient être amenés à disparaître en milieu naturel dans les prochaines décennies ».
Il ne reste que 14 500 orangs-outans de Sumatra, 104 700 orangs-outans de Bornéo et 800 orangs-outans de Tanapuli, estime le WWF.
L’espèce est inscrite sur la liste des espèces en danger critique d’extinction de l’Union internationale pour la conservation de la nature.
Le programme de conservation des orangs-outans estime que l’utilisation d’armes à air comprimé pour tirer sur des animaux sauvages – y compris des orangs-outans –, constitue un problème majeur en Indonésie.
Au cours des dix dernières années, le programme de conservation des orangs-outans a soigné plus de quinze primates blessés, retirant près de 500 projectiles d’armes à air comprimé. En 2018, un orang-outan de la partie indonésienne de Bornéo a été tué après avoir reçu près de 130 projectiles à air comprimé.
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