Le Parlement de l'État américain du Mississippi a adopté mardi la loi sur l'avortement la plus contraignante du pays en matière de période possible d'intervention, une décision appelée à être combattue devant les tribunaux par les associations de défense des droits humains.  

Les législateurs majoritairement républicains de cet État conservateur et religieux du sud des États-Unis ont voté l'interdiction de l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dès la détection d'un rythme cardiaque chez l'embryon, possible à partir de la sixième semaine de grossesse.

La loi SB 2116, connue sous le nom de « Heartbeat Bill » (« texte du battement de coeur » en français, comporte une exception en cas de complications médicales, mais pas pour les victimes de viol et d'inceste.

Elle doit encore être promulguée par le gouverneur républicain du Mississippi, Phil Bryant, qui s'est dit mardi « impatient de la signer très prochainement », dans un tweet accompagné d'une photo de son stylo.  

Les associations de défense des droits humains ont déjà promis de combattre ce texte interdisant l'avortement « avant même que la majorité des femmes apprennent leur grossesse », a dénoncé Elisabeth Smith, avocate du Centre pour les droits reproductifs.

« Il existe déjà au Mississippi, où une seule clinique pratique l'avortement, une montagne de restrictions à l'IVG, ce qui rend pratiquement impossible d'y avoir accès avant la sixième semaine de grossesse », a-t-elle ajouté dans un communiqué.  

L'État du Kentucky avait adopté la semaine dernière une loi similaire, immédiatement bloquée par un juge, comme ce fut déjà le cas dans l'Iowa.  

Les parlementaires du Tennessee et de la Géorgie envisagent également d'adopter des législations allant dans le même sens.