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Fondamental

Le casse-tête des distances dans l'univers

La distance du grand nuage de Magellan a été déterminée à une précision de 1%. Une valeur qui pourrait avoir des retombées en cosmologie.

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Le grand nuage de Magellan  vu par le satellite Herschel de l'ESA.

Le grand Nuage de Magellan est une galaxie satellite de la nôtre dont la distance vient d'être déterminée.

ESA/Herschel

Le Grand Nuage de Magellan est à 162.000 années-lumière de distance, soit à 1,53 milliard de milliards de km ou 49.59+- 0,54 kiloparsecs. Pour la première fois, la distance de cette galaxie, un des satellites de notre Voie Lactée a été déterminée à 1% près. Une valeur très importante car l’estimation des distances dans l’univers local – notre environnement galactique– est au cœur de plusieurs questions ouvertes en cosmologie : que ce soit l’énergie noire – cette énigmatique énergie qui accélère l’expansion de l’univers, ou encore l’âge du Cosmos ou la taille des grandes structures, toutes ces déductions dépendent en effet des distances des astres. C’est ainsi que peut être préférée une certaine géométrie de l’Univers à une autre.

Estimer les distances

Le résultat annoncé dans un article de la revue Nature publié le 14 mars est l’aboutissement de 20 années de travail. Car, rien de plus difficile que de donner les distances des astres. La difficulté est de savoir si l’étoile peu lumineuse que l’on perçoit dans le ciel est très lointaine ou si elle est intrinsèquement faible. D’où le projet international Araucaria dont le but est de déterminer les distances au sein de l’Univers local. Au cœur de ce projet, l’instrument PIONIER fabriqué à l’Institut de planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG), monté sur l’interféromètre du très grand télescope (VLT) de l’Observatoire Européen Austral (ESO) a permis cette performance.  

Gaia à la rescousse

Parmi les 35 millions d’objets suivis, figurent une vingtaine d'étoiles "binaires à éclipses". Il s'agit de deux étoiles orbitant autour d'un centre de gravité commun, donc formant un système binaire, et dont la configuration par rapport à l'observateur est telle que l'une des étoiles passe périodiquement devant l'autre. Mais pour trancher sur la nature de l’énergie noire ou encore l’âge de l’Univers, les astrophysiciens ont cependant besoin de plus d’indicateurs : "Nous attendons impatiemment la troisième livraison des données du télescope Gaia de l’Agence spatiale européenne en 2021", explique Pierre Kervella du Laboratoire d’Etudes spatiales et d’instrumentation en astrophysique (LESIA) à l’observatoire de Paris. Gaia, lancé en décembre 2013, est dédié à l’astrométrie, la mesure des distances de plus d’un milliard d’étoiles de la Voie lactée. 

 

 

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