Deux notes qu'Albert Einstein avait remises à un messager à Tokyo en guise de pourboire, dont une sur le secret d'une vie heureuse, ont refait surface en octobre 2017, soit 95 ans plus tard, et ont été vendues aux enchères à Jérusalem au prix de.. 1,56 million de dollars !
Un pourboire très spécial
La scène se déroule à l'Imperial Hotel de Tokyo en 1922. Le physicien allemand, célèbre notamment pour sa théorie sur la relativité, avait effectué une tournée au Japon, où il donnait des conférences. Selon la maison de vente Winner's qui a organisé les enchères, c'est en voyageant d'Europe au Japon qu'il est informé par télégramme qu'il recevrait le prix Nobel de 1921. La nouvelle de l'arrivée du lauréat du prix Nobel au Japon se répand si rapidement que des milliers de personnes affluent pour accueillir le savant, impressionné et un peu gêné par cette publicité. C'est dans ce contexte que, selon le vendeur de la précieuse note, un coursier japonais arrive pour livrer un courrier au physicien. Nul ne sait si le coursier refuse le pourboire, en accord avec les pratiques locales, ou si Einstein ne dispose pas de monnaie, mais le physicien, pour ne pas le laisser partir les mains vides, lui remet deux notes en allemand. "Peut-être, si tu as de la chance, ces notes auront beaucoup plus de valeur qu'un simple pourboire", lui dit alors Einstein d'après le vendeur, un proche du coursier japonais qui réside à ce jour dans la ville allemande de Hambourg.
Une "vie modeste", source de plus de bonheur que "la recherche du succès"
Sur l'une des notes, rédigée sur du papier frappé du logo de l'Imperial Hotel, est écrit : "une vie tranquille et modeste apporte plus de joie que la recherche du succès qui implique une agitation permanente". Sur la seconde, apposée sur une feuille blanche, on retrouve le célèbre adage, emprunté à Lénine : "là où il y a une volonté, il y a un chemin".
Inconnues jusque-là des chercheurs, ces notes ont été authentifiées par la maison de vente aux enchères Winner's. Elles n'ont pas de valeur scientifique mais pourraient aider à mieux cerner les réflexions personnelles d'Einstein dont le nom est devenu synonyme de génie, a estimé Roni Grosz, chargé de la plus grande collection d'archives du physicien, à l'Université hébraïque de Jérusalem. Elles ont été vendues le 24 octobre 2017 à la maison Winner's de Jérusalem, avec d'autres objets dont deux lettres écrites par Einstein à la fin de sa vie. "Ce que nous faisons ici est un portrait d'Einstein - l'homme, le scientifique, son impact sur le monde - à travers ses écrits", poursuit M. Grosz, d'après qui "ceci est une pierre (de plus) à la mosaïque".