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William Daniels : photographe en terre meurtrie

Du 25 janvier au 11 avril, le Pavillon Carré de Baudouin de Ménilmontant accueille William Daniels et poursuit son cycle autour des photographes humanistes et sociaux. (Photo d’ouverture : Bangui, Centrafrique, 2014 – © William Daniels)

Depuis ses débuts, William Daniels s’est consacré à une activité documentaire intense. Un projet sur le long terme qui a tracé toute sa carrière de reporter. En 2007, il est lauréat de la Bourse de la Fondation Jean-Luc Lagardère qui lui permet de porter un regard sur la jeune et très instable démocratie du Kirghizistan, quelques années après la révolution des Tulipes. Depuis, il n’a pas cessé de s’intéresser aux terres meurtries, ces pays qui paraissent plongés dans un chaos permanent, souvent conséquence d’une décolonisation ratée. Dès 2013, il se rend en Centrafrique à dix reprises où il côtoie une extrême violence. Il publie le livre RCA qui dresse un portrait de ce pays aux frontières arbitrairement tracée, constamment affligé par des conflits ethniques.

Libye, 2011. Un jeune combattant rebelle dans une voiture pendant une retraite vers la ville d’Ajdabiya © William Danielst

C’est ensuite avec l’aide de National Geographic qu’il entreprend plusieurs voyages en Sibérie et en Extrême Orient russe, sur la ligne ferroviaire Baïkal-Amour-Magistral, pour documenter cette construction mythique laissée à l’abandon depuis l’effondrement de l’URSS. Là aussi, le photographe nous ouvre les yeux sur la fragilité de cette région désertée et laissée à elle-même. En 2018, la National Geographic Society lui octroie une bourse lui permettant d’entamer un travail personnel sur les apatrides dans plus de cinq pays : une nouvelle occasion de réfléchir au thème de la frontière, de l’instabilité géo-politique et de la construction d’une identité.

Avec l’exposition Wilting Point, tous ces voyages dans ces terres ravagées par les guerres seront mis à l’honneur, afin de rendre visibles des situations humanitaires et sociales trop peu médiatisées. Le Bangladesh et le Cachemire feront également partie de ce parcours photographique grâce aux plus récents travaux du reporter.

Kirghizistan, 2007 © William Daniels

Le titre de l’exposition et du livre publié par les Editions Imogène est inspiré de la botanique et met en place une métaphore belle et tragique : wilting point, littéralement « point de flétrissement », décrit le seuil en deçà duquel l’humidité du sol s’avère insuffisante pour permettre à la plante d’y prélever l’eau dont elle a besoin. Pareillement, les zones décrites par Daniels sont caractérisées par cette balance constante entre vie et mort, un équilibre précaire pouvant les condamner à jamais. Ce point de bascule est le coeur de la réflexion du photographe : ce déracinement permanent causé par un lourd héritage colonial et totalitaire qui nécessiterait d’eau et de lumière pour disparaître et laisser la place à la reconstruction.

Affiche – Bishkek, Kirghizistan, 2007
© William Daniels

Les Éditions Imogène publient WILTING POINT, ouvrage présentant une soixantaine de photographies.
Sortie en librairies : 19 janvier 2019
Prix de vente : 45 euros

Source : Pavillon Carré de Baudouin

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