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Eradiquer la tuberculose d'ici 25 ans est possible

Des experts de 13 pays affirment qu'une amélioration du dépistage, des traitements et de l'information du grand public permettrait de faire reculer cette maladie, qui tue 1,86 millions de personnes par années

Dans un laboratoire de l'Institut Méditerranée infection. — © NNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP
Dans un laboratoire de l'Institut Méditerranée infection. — © NNE-CHRISTINE POUJOULAT/AFP

Il est possible d'éradiquer la tuberculose d'ici 25 ans avec une stratégie bien ciblée et des financements à la hauteur, estiment mercredi des experts, qui déplorent que cette maladie tue 1,6 million de personnes par an alors qu'on sait comment la soigner et l'éviter.

Dans un rapport publié par la revue médicale britannique The Lancet à l'occasion de la journée mondiale de lutte contre la tuberculose, dimanche, ces experts de 13 pays mettent en garde contre l'immense coût économique et social lié au manque d'action contre cette maladie.

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«Ce n'est pas sorcier, c'est vraiment du bon sens»

Une amélioration du dépistage, des traitements et de l'information du grand public permettrait de réduire l'impact de cette épidémie qui touche plus de 10 millions de personnes chaque année, assurent-ils.

La tuberculose, infection pulmonaire grave, transmise par voie aérienne et qui peut se propager au cerveau, est actuellement la maladie infectieuse la plus meurtrière, avec plus de victimes que le sida et le paludisme réunis. «Ce n'est pas sorcier, c'est vraiment du bon sens», a déclaré à l'AFP Eric Goosby, envoyé spécial de l'Organisation des nations unies pour la tuberculose, affirmant la nécessité d'une «nouvelle stratégie».

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Cette stratégie passe par l'accessibilité du diagnostic et du traitement approprié pour les populations à haut risque (les plus pauvres, la famille de personnes déjà malades, les personnes infectées par le HIV, les migrants, les prisonniers, les professionnels de santé...)

Réduire de 28% le nombre de morts en Inde

«Actuellement plus du tiers des cas de tuberculose (35%) ne sont pas diagnostiqués ou traités», rappelle le rapport. Rien qu'en Inde, où ont lieu environ les trois-quarts des décès par tuberculose, 290 millions de dollars supplémentaires par an pour subventionner les tests de dépistage et aider les patients à terminer leur traitement permettraient de réduire de 28% le nombre de morts, calcule le rapport.

Un montant bien inférieur aux 32 milliards de dollars que coûte chaque année à ce pays la mortalité par tuberculose, souligne-t-il.

Dix fois moins d'investissements que dans la lutte contre le sida

Il faut aussi traiter les personnes chez qui la maladie est latente (qui ne présentent pas de symptômes), qui représentent un quart de la population mondiale et constituent un «réservoir» pour l'épidémie, souligne le Dr Goosby, infectiologue américain spécialiste de la lutte contre le sida.

Enfin, il faudrait multiplier par quatre les investissements dans la recherche, qui n'étaient que de 726 millions de dollars en 2016, soit dix fois moins que l'argent consacré à la recherche contre le sida, notent les auteurs.

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La tuberculose se soigne normalement en six mois avec quatre antibiotiques. Mais de plus en plus de souches y sont résistantes et nécessitent jusqu'à deux ans de traitement – avec tous les effets secondaires, parfois graves, liés à ces médicaments.