20 mars 2019

Temps de lecture : 3 min

Quelles sont les bonnes et les mauvaises applications ? Suivez le guide

La startup nantaise Greenspector a analysé les consommations d’énergie des seize principales applications mobiles des médias français. Les différences vont du simple au…triple.

La startup nantaise Greenspector a analysé les consommations d’énergie des seize principales applications mobiles des médias français. Les différences vont du simple au…triple.

Toutes les applis médias ne se valent pas. Savez-vous qu’en surfant sur Le Parisien, votre smartphone consomme trois fois plus d’énergie qu’en lisant un article publié sur le site des Echos ? Certaines applications mobiles sont beaucoup plus gourmandes en électricité que d’autres. Une mauvaise conception des lignes de codes et un usage exagéré de la géolocalisation, des vidéos, des publicités, des notifications ou des librairies embarquées ont un impact important sur l’autonomie des batteries mais aussi sur la consommation des réseaux ou des serveurs de stockage dont l’empreinte carbone augmente d’année en année. La startup nantaise spécialisée dans l’éco-conception de logiciels, Greenspector, a choisi de prouver ce phénomène en analysant les consommations d’énergie des seize principales applications mobiles des médias français.

Le Parisien plus énergivore que Les Echos…

Le 7 décembre 2018, ses experts ont utilisé un Nexus 6 avec les mêmes paramétrages et des conditions égales de batterie comme de réseau pour tester deux scénarios différents. Le premier comprenait le lancement de l’application et la lecture du premier article pendant une minute et le second consistait à consulter une catégorie d’articles à partir de la première catégorie affichée sur l’écran du téléphone. Le niveau d’efficience de l’application, son respect des ressources de l’appareil et la qualité de son comportement sur le réseau (volume de données, fréquence de sollicitation) ont été mesurés en temps réel par le Greenspector Free Runner Test, l’application de cette start-up qui effectue des tests de consommation dans le cadre d’une navigation manuelle. Une mesure complémentaire a été réalisée avec le logiciel Benchmark Greenspector qui est capable de lancer automatiquement des tests techniques sur une durée déterminée. Si Les Echos (10,39 mAh) et Libération (10,47 mAh) sont particulièrement économes, Le Parisien (32,35 mAh), Sud Ouest (27,56 mAh) ou 20Minutes.fr (24,86 mAh) sont les plus énergivores. Ces chiffres, qui peuvent paraître anecdotiques, ont un véritable impact sur le confort d’utilisation d’un smartphone.

35 applis tournent en continu sur votre smartphone

En moyenne, trente-cinq applications tournent en continu sur nos mobiles. Qu’elles soient ou non utilisées, ces « apps » vident les batteries de nos téléphones et de nos tablettes à une vitesse folle. « Les logiciels qui font fonctionner nos équipements sont rarement optimisés, explique l’étude de Greenspector. Plus longs à l’exécution, les calculs deviennent donc plus énergivores et les logiciels en surpoids surnommés “obésiciels” brûlent plus d’énergie sur les réseaux et accélèrent l’obsolescence des terminaux ». Suivre l’actu demande notamment beaucoup d’énergie. Il existe dans l’hexagone 113 applications d’actualités, selon l’Alliance pour les chiffres de la presse et des médias. Et plus de la moitié des Français lisent au moins un titre de presse sur smartphone. L’Équipe compte ainsi plus d’un million de connexions par jour, Le Monde près de 510.000 et Le Figaro environ 340.000.

Le grand gachis énergetique

Si le numérique était un pays, il serait le 3ème plus gros consommateur énergétique de la planète. « Le secteur des nouvelles technologies représente à lui seul entre 6 et 10 % de la consommation mondiale d’électricité et près de 4 % de nos émissions de gaz à effet de serre, expliquait, dans un article du journal du CNRS intitulé Le grand gachis énergetique, Françoise Berthoud, informaticienne au Gricad. Cette tendance est franchement à la hausse, à raison de 5 à 7 % d’augmentation tous les ans. Si l’on considère la totalité de son cycle de vie, le simple envoi d’un mail d’1 mégaoctet (1 Mo) équivaut à l’utilisation d’une ampoule de 60 watts pendant 25 minutes, soit l’équivalent de 20 grammes de CO2 émis.  Alors pour protéger notre jolie planète, lisez plutôt les applis du Point et de L’Express et évitez de vous informez sur L’Obs ou Ouest France. Désolé chers confères…

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