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L'image de Renault impactée par l'affaire Ghosn

Dans la première édition 2019 du baromètre Posternak-Ifop, l'entreprise au losange pâtit dans l'opinion française des mises en examen au Japon de son ancien patron. Tandis que La Poste ou Orange gagnent du terrain.

Subissant le contrecoup de l'affaire Ghosn, Renault passe du 11e au 16e rang. En perdant 11 points d'indice, la marque au losange enregistre le plus grand recul du classement.
Subissant le contrecoup de l'affaire Ghosn, Renault passe du 11e au 16e rang. En perdant 11 points d'indice, la marque au losange enregistre le plus grand recul du classement. (Photo Thibault Camus/AP/Sipa)

Par Clotilde Briard

Publié le 21 mars 2019 à 07:30

Il fallait s'y attendre. L'affaire Ghosn a des conséquences négatives sur l'image en France de Renault. Subissant le contrecoup des mises en examen au Japon de son ancien patron , le constructeur passe ainsi du 11e au 16e rang dans le baromètre Posternak-Ifop du 1er trimestre 2019. Il perd 11 points d'indice mesurant l'écart entre la bonne et la mauvaise image. Et enregistre, de loin, le plus grand recul du classement.

« Sans être un séisme en comparaison de ce que des plans sociaux peuvent parfois provoquer, la chute est tout de même significative. Cela s'ajoute au fait que Renault n'avait pas reconstruit son capital sympathie après chacune des différentes crises (suicides, restructuration, l'affaire de l'espionnage chinois…) qu'il a vécu et qui ont laissé des traces, contrairement à ce qu'a réalisé, de son côté, PSA avec Citroën et Peugeot qui s'affichent respectivement comme numéro deux et trois du baromètre », observe Claude Posternak, président de la société de conseil dédiée à l'opinion La Matrice ainsi que de Limportant.

L'arrivée de Jean-Dominique Senard comme nouveau président de Renault est-elle susceptible de renverser rapidement cette tendance ? Michelin , l'entreprise qu'il vient de quitter, caracole en effet de longue date en tête du classement ! Difficile cependant de prévoir quand l'effet Ghosn sera effacé. « Comme dans toute affaire, l'entreprise est tributaire d'un calendrier judiciaire qu'elle ne maîtrise pas », relève Claude Posternak.

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Plus forte hausse pour la SNCF

Si la marque au losange fait grise mine, d'autres, au contraire, regagnent du terrain. A l'instar de la SNCF. Certes, elle reste à la trentième et dernière place du classement. Mais en gagnant 14 points d'indice d'image, la plus forte hausse, elle reprend quelques couleurs, après avoir regrimpé déjà de 8 points à la fin de l'année dernière. La grève perlée avait, il est vrai, lourdement pesé sur elle courant 2018. « On sort de la crise de défiance. La SNCF remonte progressivement. C'est encourageant pour une entreprise transportant cinq millions de personnes chaque jour », relève le président de Limportant.

La société ferroviaire n'est pas la seule entreprise publique à progresser. En gagnant 6 points, La Poste passe du 18e rang au 14e, dépassant ainsi Caisse d'EpargneBanque Populaire ou Crédit Agricole« Il se passe quelque chose dans l'entreprise. Elle a su se transformer sans conflit majeur. Son évolution est d'autant plus solide que son taux de très bonnes opinions, 22 %, est élevé », note Claude Posternak.

La très bonne opinion, un enjeu

Une importance prise par les aficionados qui se reflète aussi dans le secteur de la téléphonie chez Orange, qui grimpe par rapport au trimestre dernier. « Le noyau dur de Français défendant l'entreprise lui permet de creuser toujours plus l'écart avec les autres acteurs de son secteur. Mais au-delà de son univers de concurrence, mieux vaut, comme elle, être 15e avec un score significatif de 19 % de très bonnes opinons, que de se situer plus haut dans le classement avec une adhésion molle. Ce stock de très bonnes opinons est une garantie pour l'avenir », estime Claude Posternak.

Si l'indice global d'image progresse par rapport au baromètre précédent, il existe cependant quelques secteurs perdants. Une partie de la grande distribution, qui reste par ailleurs bien classée, a une moins bonne image, comme Leclerc glissant de la quatrième position à la septième mais l'enseigne avait bien évolué lors des éditions précédentes. La banque et l'assurance aussi tendent à reculer. « Le tassement du secteur correspond à une situation perçue comme anxiogène », relève le créateur du baromètre. Un effet gilets jaunes qui se reflète, par ailleurs, de manière paroxystique dans l'attaque régulière des vitrines des agences en marge des manifestations.

Clotilde Briard 

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