Depuis le 6 mars, les Italiens vivant sous le seuil de pauvreté, fixé à 780 euros dans la péninsule, peuvent déposer un dossier pour bénéficier du revenu citoyen, principale promesse de campagne du Mouvement 5 étoiles (M5S). Mais au fil des mois, la mesure a été revue à la baisse et est désormais très strictement encadrée. 

C’était sa principale promesse de campagne, celle sur laquelle le Mouvement 5 étoiles (M5S) s’est fait élire et espère être réélu aux prochaines élections européennes : la mise en place d’un revenu citoyen pour abolir la pauvreté en Italie et relancer l’économie. Loin des incantations et après avoir bataillé dur avec ses alliés de la Ligue opposés à cette mesure "d’assistanat" selon leurs propres termes, le M55 lance officiellement sa mesure phare. Près de trois millions de personnes pourraient en bénéficier.
Du 6 au 31 mars, les candidats vont pouvoir aller déposer leur dossier. De nombreux critères seront alors étudier, ce qui marque toute la différence avec un vrai revenu de base. Seuls les Italiens installés depuis au moins deux ans sur le territoire pourront y prétendre. Ce seuil passe à dix ans pour les étrangers. Il ne faut pas gagner plus de 780 euros par mois, et au-dessous, le revenu sera modulé. Il ne faut pas non plus avoir de résidence secondaire, ni de grosse cylindré. Surtout, le bénéficiaire devra chercher du travail et ne pourra pas refuser plus de trois offres d’emplois, la dernière pouvant être dans toute l’Italie.
Forme d’allocation chômage
Pour rappel, un revenu de base est un revenu inconditionnel, alloué à chacun, sans aucun contrôle des revenus ou travail en contrepartie. "Ce qu’ils nomment revenu citoyen n’est en fait qu’une forme d’allocation chômage", estime dans une chronique Sabrina Del Pico, du réseau italien pour le revenu de base. À ce jour, aucun pays d’Europe n’a adopté de revenu universel.
La Finlande est le seul pays du continent à avoir lancé une expérimentation. Pendant deux ans, 2 000 Finlandais, âgés de 25 à 65 ans et tirés au sort, ont perçu 560 euros par mois, même s’ils touchaient par ailleurs un salaire. Il en est ressorti que le revenu de base accroît le bien-être des allocataires, sans toutefois augmenter leur taux d’activité.
En France, la proposition de loi socialiste sur le revenu de base a été rejetée par l’Assemblée nationale. C’est l’inconditionnalité de la mesure qui a été mise en avant par La République en Marche pour voter une motion de rejet de l’expérimentation du revenu de base, empêchant tout débat sur le fond. En parallèle, l’initiative MonRevenuDeBase lancée par l’écologiste Julien Bayou a tiré au sort un sixième bénéficiaire fin janvier. Celui-ci va toucher 1 000 euros pendant un an, sans contrepartie, grâce à une campagne de crowdfunding.
Concepcion Alvarez, @conce1

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