Attentats de Trèbes et Carcassonne : la tombe du soldat Beltrame devenue lieu de pélerinage

  • Même plusieurs mois après la médiatisation des attaques, les visites continuent.
    Même plusieurs mois après la médiatisation des attaques, les visites continuent. C. B.
  • Aux abords du cimetière.
    Aux abords du cimetière. CH. Barreau
Publié le , mis à jour
L. Ma.

La tombe du soldat tombé le 23 mars 2018 serait devenue un lieu de pèlerinage, si l’on en croit les anecdotes des villageois. Preuve de plus, s’il en fallait une, que son sacrifice a touché la France entière.

Postées sur le banc qui fait face au cimetière, comme elles le font chaque jour que le temps s’y prête, deux villageoises commentent : "Il y a des voitures tous les jours. Et elles ne sont pas toutes immatriculées dans l’Aude, loin de là". Pour elles, cela ne signifie qu’une chose : la fréquentation du cimetière est effectivement plus importante depuis un an. Dès lors, rien d’étonnant non plus, à apprendre qu’un couple du Morbihan aurait appelé en mairie l’année dernière pour demander la possibilité d’installer leur véhicule aménagé au camping municipal, afin de venir durant l’été, se recueillir sur la tombe du gendarme. "Ils ont appelé pour savoir si nous étions équipés pour les camping-cars", se souvient le maire, Gérard Barthez.

Le genre de requête qui n’étonne plus dans la commune. Et surtout pas les commerçants installés sur place centrale du village, au carrefour de toutes les directions. "Les premiers temps, ça n’arrêtait pas. Les gens venaient sans cesse pour demander la direction du cimetière. J’avais même dit au maire de mettre un panneau", raconte Guy, le buraliste. L’une des coiffeuses du village, Sandrine confirme : "C’était très courant dans les premiers mois qui ont suivi les attentats". Elle est d’ailleurs l’une des rares habitantes qui a rencontré le gendarme, client dans son salon : "Il disait qu’il aimait beaucoup le village", raconte-t-elle. "Son geste ne m’a pas étonné. Du peu que je le connaissais, c’était quelqu’un avec des valeurs et des principes", ajoute-t-elle.

Même plusieurs mois après la médiatisation des attaques, les visites continuent. Elles semblent cependant plus nombreuses en période de vacances. "Récemment nous avons eu un couple d’Avignon qui a appelé pour réserver au restaurant, raconte le gérant du bar, Benjamin. Quand on discute un peu avec eux, ils nous expliquent qu’ils viennent à Ferrals pour cette raison particulière".
Le maire a lui aussi reçu des visites, dont certaines plutôt étonnantes. "L’année dernière, des haut gradés de la gendarmerie sont venus en mairie car ils s’étonnaient que la tombe ne soit pas, selon eux, à la hauteur de l’acte qu’il a commis. Mais il s’agit du choix de la famille. On ne va pas mettre un mausolée s’ils ne le souhaitent pas. On respecte la volonté de sa femme", argue le premier magistrat. Et d’ajouter que, malgré cette petite notoriété soudaine et involontaire, "la vie du village n’a pas changé".

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