Quand on n’a pas d’argent, on a des idées ! C’est clairement le leitmotiv de Chloé et Juliette, 27 et 21 ans. Bénévoles, comme une quinzaine d’autres, pour une association d’aide aux sans-papiers. Il y a 20 mois, le collectif a lancé une bière, baptisée la 100PAP pour permettre aux plus démunis de trouver un toit. L’argent de la vente permet de trouver un logement abandonné, insalubre et de le remettre aux normes.
« Notre projet est centré sur le logement », explique Juliette. « Concrètement, à court et moyen terme, nous pouvons prendre en charge une garantie locative, des assurances, des travaux de rénovation. Mais on a envie aussi d’avoir un impact sur le moyen terme car les occupations sont précaires et on aimerait stabiliser les choses pour que les sans-papiers puissent mener leur combat juridique et politique. »
100PAP, bière belge aux notes internationales
Le projet 100PAP est un projet citoyen et solidaire. La relation de confiance est essentielle. Bénévoles et sans-papiers partent à la rencontre de propriétaires qui laissent leurs biens à l’abandon et tentent de les convaincre. « L’occupation » est donc connue de tous. Les parties signent un bail précaire. « Notre équipe c’est 20 personnes plus ou moins » explique Chloé. « De 20 à 60 ans. On est bénévoles, on prend du temps sur notre vie… mais la 100PAP c’est possible ! C’est une façon de donner du temps pour un projet commun. Un projet que les pouvoirs publics n’aident pas. Des gens sont dans la précarité et nous, on vend une bière pour un projet social. C’est un point de départ, pas une formule magique mais la vente d’une bière, qui est un projet solidaire, c’est une économie durable à long terme. »
Régulièrement, les bénévoles vont prendre un café dans les « occupations ». L’occasion d’écouter, de se rendre compte avec les sans-papiers de leurs besoins. Tous les trois mois, une réunion est également organisée dans les locaux de l’association afin que le responsable de l’occupation puisse expliquer les problèmes concrets. « Les occupations sont organisées », explique Chloé. « Il y a un coordinateur dans ces occupations. Certes elles ne sont pas aux normes, c’est précaire mais cela permet aussi aux occupants de se retrouver autour d’un projet commun. »