Les parents de ces enfants étaient-ils des civils, pris au piège dans le dernier bastion du groupe terroriste Etat islamique à Baghouz? Ou ces enfants sont-ils les victimes du choix obstiné de leurs parents de rester coûte que coûte sur ce dernier lambeau de territoire, malgré les offensives de la coalition arabo-kurde et les bombardements?
Au fond du couloir des urgences de l'hôpital d'Hassaké, nous rencontrons une Française, fière membre du groupe terroriste. Au fil de la discussion, nous comprenons que cette mère de famille est très radicalisée. Enveloppée de noir, elle ne laisse découvrir que ses yeux verts clairs. "Oum Mariam", c'est ainsi qu'elle se présente, est arrivée en Syrie il y a 4 ans. Ce n'est que contrainte et forcée qu'elle a quitté Baghouz. "Je suis sortie parce que mes enfants étaient blessés. J’en ai 3, deux d'entre eux sont blessés."
Chez cette jeune femme, on ne perçoit aucune tristesse, aucun remord, aucune remise en question. Elle explique pourtant avoir vécu l'horreur. "J'ai vu des enfants mourir sous mes yeux, d'autres étaient blessés. C’est l’horreur ce qui se passe là-bas."
Malgré tout, quitter Baghouz a été pour elle une vraie déchirure. "Au camp de Al-Hol, je vis dans une prison à ciel ouvert. C'est là que je suis privée de liberté, pas à Baghouz." Quelques mètres plus loin, des médecins kurdes soignent ses enfants. "De la fausse gentillesse", selon elle.
A l'hôpital d'Hassaké comme dans le camp de Al-Hol, il y a des centaines d'enfants blessés, affamés, apeurés, traumatisés. Ce sont souvent les premières victimes, innocentes, de l'endoctrinement de leurs parents.