Nicolas Princen, fondateur de Glose

Nicolas Princen, fondateur de Glose.

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Annoncée il y a dix ans comme la grande fossoyeuse du livre papier, la liseuse électronique n'a jamais réussi à faire son nid en France. 96% des ouvrages continuent ainsi d'être achetés et lus sous la forme qu'on leur connaît depuis Gutenberg. Un simple retard à l'allumage veut croire la start-up Glose : celle-ci espère bien inverser la tendance avec sa plateforme de lecture numérique qui s'imagine en grand réseau social des amoureux de la lecture. Pour se différencier des formats existants, comme celui proposé par le Kindle d'Amazon, l'application -disponible sur ordinateurs, smartphones et tablettes- donne à ses utilisateurs la possibilité d'annoter leurs lectures avec texte, photo ou vidéo.

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À l'instar d'un club de lecture, il est ensuite possible d'engager des discussions avec les membres de la communauté et de partager ses sentiments et exégèses. Si une formule vous séduit au point de vouloir la publier sur les réseaux sociaux, la technologie de Glose analyse la phrase sélectionnée afin de proposer en complément, grâce au "machine learning", une image ou vidéo, qui viendra donner vie aux mots.

"L'erreur a été de trop longtemps vouloir copier le papier à l'identique sur les liseuses alors que la technologie offre des avantages qui dépassent la simple lecture ordinaire" défend Nicolas Princen, fondateur de Glose. Ancien conseiller présidentiel au numérique de Nicolas Sarkozy, ce diplômé de Science Po et Normale Sup a commencé, en 2015, par lancer Glose sur le marché américain. Logique : outre atlantique, les ventes de livres numériques pèsent 30% des ventes totales.

La jeune pousse française est rapidement parvenue à séduire les éditeurs phares du marché américain - Editis, Hachette, Penguin - d'utiliser sa solution, soit en marque blanche, soit via l'application Glose. Ce qui lui permet aujourd'hui de proposer un million de livres, à 70% en langue anglaise, le reste en français, à ses 600 000 utilisateurs. Le lecteur gaulois résistera t-il encore longtemps aux sirènes du numérique ?

Nicolas Princen du tac au tac

D'où vient ce nom, Glose ?

Du verbe gloser, tout simplement, que l'on a peu oublié. Il s'agit d'annoter, de commenter un texte par une glose, comme le permet notre start-up.

Vos conseils pour réussir dans le numérique quand on n'est pas ingénieur ?

S'entourer de gens compétents ! Parmi nos employés figurent, des anciens ingénieurs de Google et Amazon. La technologie en elle-même fait aussi partie de notre business model puisque nous la vendons à des acteurs du secteur.

L'Elysée, c'est quand même un sacré tremplin ?

Cela donne surtout plein d'idées. J'étais directement confronté aux problématiques de la transition au numérique et Glose a été un moyen d'y répondre, notamment dans le secteur éducatif.

Vous lancez justement une formule "edtech".

Oui, la technologie de la start-up peut se révéler très utile dans le domaine pédagogique. Des professeurs de Harvard, Sciences Po ou de l'université nationale de Singapour ont déjà eu recours à Glose pour interagir avec leurs élèves.

Glose en chiffres

3 millions d'euros levés en décembre

20 employés

1 millions d'ouvrages disponible

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