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Comment nos voisins européens gèrent la dépendance des personnes âgées

Part de l'assurance privée, rôle des collectivités locales, reste à charge des familles : chaque pays en Europe fait face à sa façon à la perte d'autonomie des personnes âgées.

Comment nos voisins européens gèrent la dépendance des personnes âgées
(Shutterstock)

Par Solveig Godeluck

Publié le 28 mars 2019 à 06:09Mis à jour le 28 mars 2019 à 09:28

Tous les pays développés sont touchés par le vieillissement et la perte d'autonomie des personnes âgées. Mais la prise en charge de la dépendance varie fortement d'un Etat à l'autre.

Avant la remise ce jeudi du rapport Libault au gouvernement, les consultants de Bearing Point ont comparé les solutions choisies.

Allemagne : un risque assuré par la Sécurité sociale

En Allemagne, le vieillissement est déjà très prononcé. La dépendance y est devenue en 1995 une branche à part entière de la Sécurité sociale. Ce risque est assorti d'une cotisation obligatoire de 2,55 % du salaire brut, prélevée à parts égales entre l'employeur et le salarié. Les assurés sans enfant doivent verser une cotisation supplémentaire de 0,25 %. Cela a été compensé pour les employeurs par la suppression d'une journée de congé payé.

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L'assurance dépendance obligatoire est publique jusqu'à 57.600 euros de salaire annuel, et proportionnée au revenu. Au-delà, elle devient privée, avec des règles actuarielles et un encadrement législatif. Près de 70 millions d'assurés cotisaient en 2009 dans le système public, contre 9 millions dans le privé. Les prestations s'étagent entre 125 euros par mois et 2.000 euros en fonction du degré de dépendance. Alors que 3,3 millions de personnes touchent cette assurance, le reste à charge moyen varie entre 300 et 800 euros selon le land. Au total, 71 % sont à domicile.

Suède : un bouclier financier contre la dépendance

C'est probablement le pays au monde qui investit le plus dans la perte d'autonomie des personnes âgées, depuis 1964. La Suède y consacre 3 % de son PIB, contre un peu plus de 1 % dans la plupart des pays développés. Elle garantit à ses citoyens un reste à charge plafonné à 170 euros par mois pour les soins à domicile, et à 180 euros en établissement. Un bouclier financier à double blindage : on s'assure que la personne conserve au moins 440 euros par mois pour vivre à domicile, ou bien un tiers de ses revenus quand elle est hébergée.

Alors que partout ailleurs, des grilles de dépendance parfois très complexes ont été mises en place, l'évaluation n'est pas formalisée. Un « care manager » jauge la situation, établit un plan d'aide et suit la personne. Les municipalités jouent le rôle de guichet unique car 80 % du financement provient des impôts locaux. La dépendance, c'est 20 % de leur budget. Elles investissent donc dans la prévention, avec de l'activité physique sur prescription et des activités culturelles quotidiennes pour stimuler les personnes âgées.

Royaume-Uni : un filet de sécurité pour les plus démunis

Outre-Manche, il est sage de contracter une assurance contre la dépendance lorsque l'on en a les moyens. L'Etat n'offre qu'un filet de sécurité réduit aux personnes âgées en perte d'autonomie. L'« attendance allowance » est une allocation universelle attribuée aux plus de 65 ans qui ont besoin d'aide dans leur vie quotidienne. Fixée à 230 euros par mois pour une aide de jour, 344 euros pour une prise en charge nuit et jour, elle ne pesait que 20 % de la dépense totale de dépendance dans le pays en 2017, contre 40 % pour les collectivités locales, et 40 % de reste à charge des familles. Les collectivités locales accordent des financements complémentaires pour accéder aux maisons de retraite, qui coûtent en moyenne 4.166 euros par mois quand elles sont médicalisées.

Ces aides modulées en fonction du revenu sont réservées aux personnes dont le patrimoine ne dépasse pas 25.000 livres (29.300 euros). Nombre de Britanniques souscrivent une assurance privée de longévité, pour un coût moyen de 69.000 livres (81.000 euros).

Solveig Godeluck

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